Yves JEANNEAU (Sunny Side) : «Plus de 60 chaînes de TV seront présentes en 2016»

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Yves JEANNEAU, Commissaire des marchés «Sunny Side»

«Sunny Side of The Doc», le marché international du documentaire de La Rochelle ouvre ses portes du 20 au 23 juin 2016. L’occasion de nous entretenir avec Yves JEANNEAU, Commissaire des marchés «Sunny Side» qui esquisse le contour du documentaire de demain. 

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Quelle est la santé du «Sunny Side of The Doc» de La Rochelle ?

Yves JEANNEAU

Plus de 60 chaînes de télévision seront présentes en 2016. Sunny Side dispose d’un budget d’1,6 M€. Nous voyons arriver des professionnels du sud-est asiatique, un retour en force des Canadiens et une stabilité des Européens. En matière de participants, nous aurons un peu moins de monde que l’an dernier. Les crises économiques demeurent. L’Afrique du Sud dont la monnaie s’est effondrée, ne sera pas de la partie. Les Chinois viennent beaucoup moins nombreux. Les règles de sortie du territoire ont été drastiquement durcies. Et je ne parle pas des pays d’Amérique Latine qui sont entrés dans une spirale de crises politique, sociale et économique.

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Comment se porte le marché du documentaire en France ?

Yves JEANNEAU

La France possède un niveau de production documentaire élevé en comparaison du reste du monde. L’accompagnement financier est très sophistiqué. De plus, je ne connais pas d’autres pays que l’Hexagone à avoir 650 producteurs de documentaires qui, pour certains, survivent très difficilement. La situation est ambigüe. D’un côté, les chaînes continuent à passer commande. Et de l’autre, un certain nombre de documentaires sont toujours diffusés au cinéma. Et nous avons en France des systèmes de diffusion locale, régionale et nationale. Notre production est de très bonne qualité pour au moins 10% des 2.500 heures produites chaque année. Ces 10% circulent sur le marché international. On constate aussi le développement qualitatif des productions d’histoire et de science certainement lié au nouveau système incitatif mis en place.

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Le Canada est le pays d’honneur cette année. Est-ce un vivier de créativité ?

Yves JEANNEAU

Le Canada avait subi il y a quelques années une cure de destruction, par l’ancien gouvernement, des institutions qui participaient à la production audiovisuelle. On l’a bien vu avec l’effondrement des coproductions entre le Canada et la France qui étaient auparavant très nombreuses. Depuis le changement de gouvernement, un regain d’identité audiovisuelle voit le jour. Désormais, la loi canadienne impose 20% du financement qui doit être consacré aux formes numériques d’exploitation et d’accompagnement des programmes.

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La réalité virtuelle sera au cœur du marché documentaire. Cette technologie est-elle en phase de démocratisation ?

Yves JEANNEAU

La réalité virtuelle (VR) étant devenue beaucoup plus internationale, il était logique que nous lui accordions une place importante. Ce mode de captation va se démocratiser d’ici quelques années, c’est une évidence.  Nous sommes clairement dans une période post télévisuelle. On peut imaginer que la réalité virtuelle va compléter – et non révolutionner – l’expérience que l’on peut avoir de la 2 dimensions à la télévision, avec des éléments qui pourront être vus séparément.