Le quotidien gratuit «20 minutes» compte lancer cet automne une nouvelle maquette à laquelle il va associer ses lecteurs, tant pour la conception que pour les contenus. Le quotidien prévoit en 2016 et 2017 d’investir 1,5 million d’euros dans des outils technologiques, afin d’impliquer les lecteurs dans l’élaboration de l’information, a expliqué son président Olivier Bonsart. «Il ne s’agit pas de remplacer les contenus des journalistes mais de les enrichir», a précisé le directeur de la rédaction Acacio Pereira. Les lecteurs, qui peuvent déjà choisir certaines unes sur Twitter, pourront notamment participer à des conférences de rédaction virtuelles et proposer des sujets ou choisir des angles, a-t-il indiqué. Le quotidien souhaite notamment renouveler son projet de novembre «Génération 404», où tous les articles avaient été écrits par des lecteurs. Le titre, qui cible particulièrement les jeunes, veut aussi accélérer sur les réseaux sociaux. Il devrait rejoindre le système Instant Articles de Facebook dans moins d’un mois, puis le projet AMP de Google qui visent tous 2 à accélérer l’affichage des contenus sur mobile. Le gratuit souhaite aussi lancer cette année une agence qui produira du contenu pour les marques. Premier quotidien gratuit en France devant «Direct Matin», avec une diffusion moyenne de plus de 930.000 exemplaires en 2015 (source APCM-OJD), «20 Minutes» a vu sa rentabilité s’améliorer en 2015, selon son président. Le titre, dépendant à 100% du marché publicitaire, a notamment profité de l’arrêt en juillet de la publication du 3ème gratuit en France, «Metronews» (groupe TF1). «En 2014, le marché pensait qu’il y avait un gratuit de trop», explique Olivier Bonsart, ajoutant que la version papier de «20 Minutes» avait vu le nombre de ses annonceurs exclusifs (qui n’annoncent pas dans d’autres quotidiens nationaux) progresser de 1% l’an dernier, quand les autres quotidiens accusaient une baisse de 5%. Le patron indique que «le numérique a également payé», avec un c.a. en hausse de 35% l’an dernier, dont +70% sur le mobile. Le groupe belge Rossel («Le Soir», «La Voix du Nord») vient de racheter les 49,3% du capital de «20 Minutes» jusqu’ici détenu par le norvégien Schibsted.
