2013 : une mauvaise année pour la presse écrite

434

2013 aura été une année noire pour la presse française, qu’elle soit nationale, régionale ou magazine: chute des ventes et des recettes publicitaires, déficits généralisés, plans de départs, cessions en rafales, un déclin que les développements numériques ne compensent pas. Partout, les ventes reculent: sept des huit grands quotidiens nationaux français (sauf La Croix) ont vu leur diffusion baisser sur les 10 premiers mois de l’année, selon l’OJD. Les situations sont plus ou moins graves: Les Echos résistent, Le Figaro  et Le Monde s’en sortent avec des baisses de 3 à 5%, mais la chute est alarmante pour Le Parisien, Aujourd’hui en France et l’Equipe, qui reculent d’environ 10%, et plus encore pour Libération (-16,06%). Dans la presse magazine, sur les quelque 360 titres existants, 90% voient leur ventes baisser, sauf quelques  nouveaux comme Causette ou Jour de France. Idem pour les 66 titres de la presse quotidienne régionale et pour les trois-quarts des 200 titres de la presse hebdomadaire régionale.  Avec la crise et la baisse des ventes, les annonceurs se font plus rares: encore plus qu’en 2012, les recettes publicitaires de la presse ont diminué (-10,1% pour la PQN, -6% pour la PQR et -9,8% pour la presse magazine), selon l’Institut de recherches et d’études publicitaires (IREP).Résultat: des déficits généralisés. Tous cherchent des économies tous azimuts en réduisant leur rédaction et leurs coûts. Ceux qui n’ont pas un actionnaire prêt à les renflouer, en première ligne Libération, sont menacés. Le groupe Le Parisien s’attend à une perte nette de 17 millions d’euros en 2013, presqu’autant qu’en 2012. Libération, fragilisé par une dette de 6 millions, perdra plus d’un million cette année. Les Echos prévoient une perte opérationnelle courante de près de 3 millions en 2013, après -6,7 millions en 2012. La baisse des ventes au numéro fait d’autres victimes: le nombre des points de vente de presse pourrait baisser de 800 cette année par rapport aux 27.500 de fin 2012.