2016, la fiction française au sommet

327

Le Festival des Créations Télévisuelles de Luchon (du 1er au 5 février 2017), dont Médiamétrie est partenaire, constitue l’occasion de dresser le bilan de la fiction française en 2016. Médiamétrie analyse ainsi la place de la fiction française dans le paysage télévisuel ainsi que le ressenti des téléspectateurs face aux créations nationales. Si 2015 a été l’année du renouveau de la fiction française, l’année 2016 marque sa consécration. Le top 50 des meilleures audiences de l’année est à ce titre révélateur : sur les 50 meilleures audiences de l’année, 20 programmes sont des fictions françaises contre 15 en 2015, 2 en 2014 et 0 en 2012. Dans ce classement, elle s’offre même le luxe de devancer le sport (13 programmes) malgré la tenue des Jeux Olympiques et de l’Euro de Football. De plus, sur le seul genre fiction, 9 des 10 fictions les plus regardées en 2016 sont françaises. Enfin, du Secret d’Elise (8,3 millions de téléspectateurs en moyenne, TF1) en passant par Flic tout simplement (6,5 millions, France 2), ce sont 10 fictions nationales qui ont dépassé la barre des 6 millions de téléspectateurs en 2016. Les fictions françaises ont toujours été décrites par le public comme étant proches d’eux, réalistes et qui abordent des sujets de société ; des séries comme «Plus Belle La vie» (France 3) ou «Clem» (TF1) en sont les archétypes. Aujourd’hui, les Français considèrent également qu’elles sont bien réalisées et qu’elles bénéficient de bons scénarios, qualités qu’ils réservaient autrefois à leurs homologues américaines. Selon le public des «sérivores», qui regardent des séries de toute nationalité, c’est d’ailleurs la fiction française qui s’est le plus améliorée qualitativement ces 3 dernières années. Enfin, près d’un Français interrogé sur 2 (48,1%) est satisfait du niveau de l’offre télévisuelle de fiction française et ils sont même plus d’un quart (29,4%) à en désirer plus. Les nouveaux vecteurs de diffusions, replay et écrans internet, dopent les résultats d’audience des fictions françaises. 56,9% des téléspectateurs ont déjà regardé une fiction française en replay. Les plateformes de rattrapage sont ainsi un formidable relais d’audience pour les chaînes. Par exemple, 1,1 million de téléspectateurs en moyenne ont regardé les épisodes du «Secret d’Elise» (TF1) en replay, soit le record d’audience du replay tous genres confondus. Sur les 3 écrans internet – ordinateur, smartphone et tablette – la fiction française s’impose aussi et ne laisse que des miettes aux autres fictions : 92 des 100 meilleures diffusions sont françaises. La manière de regarder des épisodes d’une fiction a également évolué avec l’apport d’internet : au lieu de se contenter d’un épisode par semaine, les téléspectateurs ont souvent la possibilité de regarder plusieurs épisodes à la suite via les plateformes de replay disponibles sur tous les écrans. Cette dernière pratique, appelée Binge-watching, touche tous les téléspectateurs de fictions française et en particulier les jeunes. Ainsi, 85% des téléspectateurs regardent au moins 2 épisodes à la suite et 40% en regardent au moins 3. Chez les 15-24 ans, ces pourcentages montent respectivement à 90% et 59%. Concernant les genres de fictions préférés, les Français déclarent être friands de comédies et de fictions policières : respectivement 67,7% et 67,3% d’entre eux les citent parmi leurs genres favoris. Ces préférences se traduisent dans les audiences : Des comédies comme «Sam» (7,2 millions de téléspectateurs en moyenne, TF1) ou «Scènes de Ménages» (5,2 millions, record de la saison, M6) et des policiers/thrillers comme la série «Meurtres et Crimes» à (4,7 millions en moyenne, France 3) ou «Jour polaire» sur Canal+ (meilleure audience fiction de la chaîne) sont des exemples révélateurs du succès de ces genres. Le format de fiction préféré des Français demeure le 52’, privilégié par 53,2% d’entre eux. Pour 7 téléspectateurs sur 10, une fiction doit d’abord reposer sur la qualité du scénario. L’importance des acteurs n’est cependant pas à négliger : près d’un téléspectateur sur 2 peut suivre une fiction simplement en raison de la présence d’un acteur qu’il adore.