A. ALBANO (CAPA Drama): « Sur la 1ère saison de «Versailles», nous avons essuyé beaucoup de plâtres »

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Tournée en région parisienne, la saison 2 de la série «Versailles» débarque prochainement sur CANAL+. Comment avez-vous vécu cette production ?

Aude ALBANO

Avec beaucoup plus de sérénité. Fabriquer une série historique reste toujours très complexe à mettre en œuvre. Sur la 1ère saison de «Versailles», nous avons essuyé beaucoup de plâtres. Nous avons appris ce que cela représentait de produire une fiction à 2,8 M€ l’épisode en France. L’expérience et le savoir-faire accumulés ont été mis à profit sur la suite de la série. A ce titre, nous avons anticipé beaucoup plus de choses comme la gestion des décors. Nous nous sommes aperçus que nous devions agrandir nos studios. De nouveaux décors ont donc été construits pour nous faciliter la tâche. Côté écriture, en saison 2, nous maîtrisions beaucoup mieux les angles que nous voulions aborder. Après, cela reste une expérience intense avec des exigences artistiques importantes.

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Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de la 1ère saison ?

Aude ALBANO

Le financement de «Versailles» a pris 4 ans. Il a fallu ensuite trouver l’angle d’écriture de la série. Nous avons travaillé avec différents showrunners que nous avons sélectionnés pour porter la vision du projet. Notre souhait était de livrer un regard hyper glamour et rock’n’roll tout en étant respectueux d’une époque sans aucun anachronisme. En saison 1, nous nous sommes aperçus qu’il nous manquait des entrées de décors. Nous en avons donc construit pour suivre nos personnages dans les couloirs. En production, tourner en décor naturel reste toujours un peu plus compliqué. Le Château de Vaux le Vicomte ou celui de Maison Lafitte sont des endroits précieux. Nous ne pouvions pas tout y faire. Nous nous sommes donc appuyés sur deux grands plateaux de 1.000m² à Bry-sur-Marne.

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Comment s’élabore le travail d’écriture sur une série internationale ?

Aude ALBANO

Avec «Versailles», nous ne sommes pas dans un modèle de «writers room» à l’américaine avec différents niveaux de hiérarchies et des dizaines de scénaristes. L’écriture a été recentrée autour de Simon Mirren et David Wolstencroft qui ont dessiné l’architecture de la saison 2 avec la présence d’Andrew Bampfield qui avait écrit sur la saison 1. Les 2 premiers épisodes ont été scénarisés par Simon et David tandis que le reste a été pris en charge par Andrew et Tim Loane. Ces derniers dessinent à présent l’architecture globale de la saison 3. En recrutant de nouveaux auteurs en Angleterre, nous rendons les choses plus fluides et efficaces.

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Quelle cadence de production vous imposez-vous ?

Aude ALBANO

Douze jours de tournage sont nécessaires par épisode de 52’. Le montage commence 3 semaines après le début du tournage. La post-production prend 6 mois. Bref, il nous faut 1 an pour produire et post-produire la série «Versailles». La saison 3 sera tournée à partir de mai 2017 alors que la saison 2 sera diffusée fin mars sur CANAL+. Il y a vraiment une dynamique d’accélération pour recréer ce rendez-vous avec le public. Le 10X52’ est le bon format pour faire voyager une fiction sur le marché international. Nous sommes la série française qui s’est la mieux vendue dans le monde.

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Comment se gère un budget de 28 M€ sur une série ?

Aude ALBANO

En France, 2,8 M€ par épisode est un budget important et rarissime. Nous avons conscience de l’ampleur des choses. Mais d’un point de vue international, ce n’est pas un budget si surréaliste. D’une saison à l’autre, nous amortissons un peu sur les décors et les costumes mais voulons toujours renouveler la surprise esthétique et visuelle. Sans un tournage en langue anglaise, nous n’aurions pas trouvé les financements nécessaires car ils reposent en partie sur les avances sur recettes à l’international.

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D’autres projets en vue avec CAPA Drama ?

Aude ALBANO

CAPA Drama est une société dirigée par Claude Chelli. Autour de lui, trois producteurs : Arnaud Figaret, Sarah Aknine et moi-même. Nous avons un certain nombre de projets en développement en France et à l’international. Nous nous répartissons les choses de manière très naturelle. Pour ma part, je peux vous confirmer que nous avons signé une coproduction franco-britannique en développement chez TF1 avec DNA Films. Baptisée provisoirement «The English Man», il s’agira d’une série de 6X52’ créée par James Strong, le réalisateur de «Broadchurh». Inspirée de faits réels, l’histoire s’intéresse à un avocat anglais expatrié en France, qui se retrouve pris dans un engrenage judiciaire. Il devra élucider la disparition d’une jeune adolescente britannique en territoire français.

LES DIRIGEANTS

Claude CHELLI 

DG

COORDONNEES

80 rue de la Croix Nivert 

75015 Paris 

DATE DE CREATION

1996

PRODUCTIONS

«Versailles» (C+) ; «Braquo» (C+) ; «Après moi le bonheur» (TF1) ;…