Alain WEILL, Président de NextRadioTV

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Libéré de la menace de l’arrivée de LCI en gratuit, Alain WEILL, Président de NextRadioTV présentait mercredi à la presse la situation de sa chaîne d’information BFMTV. L’occasion pour média+ de l’interroger sur ses ambitions pour la chaîne et son état d’esprit sur l’affaire LCI.

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Quels sont les enjeux stratégiques de la saison pour BFMTV ?

Alain WEILL 

BFMTV doit continuer à se développer. Le budget de la chaîne atteignait 15M€ en 2005, il est aujourd’hui de 55M€ et nous prévoyons une hausse à 70M€ pour les années à venir. Chez nous, la progression d’audience a toujours été liée à l’investissement. L’enjeu est donc de voir notre audience croître et atteindre 2,5% de pda en 2015-2016 (contre 2,1% actuellement). La chaîne réalise 2/3 de l’audience des trois 1ères chaînes d’info. Pour affirmer notre identité, nous proposerons cette année de grands reportages afin d’allonger la durée d’écoute. Etre la 1ère chaîne d’info du pays est une lourde responsabilité. Ainsi, pour renforcer nos week-ends, nous avons recruté Christophe Hondelatte qui présentera chaque week-end un JT à 20H et en soirée un talk-show d’info.

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Comme le patron de Netflix, pensez-vous que la tv aura disparu d’ici 20 ans ?

Alain WEILL 

Le monde bouge et il faut s’adapter. C’est le challenge des groupes historiques de prendre des initiatives. Même si de nouveaux entrants apparaissent, ça ne va pas faire disparaitre les acteurs historiques. Du moment où les groupes audiovisuels saisissent de nouvelles opportunités, ils s’en sortiront. Il ne faut surtout pas rester les deux pieds dans le même soulier. Prendre des initiatives est la bonne solution. Cette réflexion est applicable à toutes les entreprises et à tous les individus.

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Concernant LCI, pourquoi êtes-vous convaincu qu’elle ne fermera pas ?

Alain WEILL 

LCI a 20 ans, c’est une bonne chaîne et je suis sincèrement convaincu qu’elle a tout-à-fait sa place dans l’écosystème actuel. Avec la chaîne RMC Découverte je rencontre de grands acteurs de la télévision payante aux Etats-Unis, que ce soit Discovery Channel, National Geographic ou le groupe A&E. Ces derniers investissent beaucoup en France dans la Pay TV. Discovery vient d’ailleurs de payer un milliard d’euro pour acheter Eurosport, chaîne qui vit dans le sillon de l’univers payant. Ce modèle a donc une économie qui fonctionne. Mais dans le discours de TF1, ce n’est sans doute pas celui à mettre en avant en défendant la candidature de LCI en gratuit. Je suis convaincu que cette chaîne continuera d’exister demain avec TF1 comme actionnaire, ou avec d’autres acteurs puisqu’il y a manifestement des candidats

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Attendez-vous de retrouver des relations plus sereines avec vos concurrents ?

Alain WEILL 

J’ai commencé ma vie professionnelle à la radio, chez NRJ. J’ai connu exactement les mêmes choses. Entre les nouveaux entrants de la FM et les radios généralistes, les relations ont été difficiles au début. Les rapports se sont ensuite normalisés et professionnalisés. Les historiques ont accepté les nouveaux entrants sur la durée, et ces derniers se sont institutionnalisés. Dans le secteur de la tv depuis 10 ans, il y a toujours eu des hauts et des bas entre historiques et nouveaux entrants. Mais ces 6 derniers mois ont été très tendus. J’espère que les relations se normaliseront.