B. PATINO (ARTE France) : «Le documentaire est la colonne vertébrale de la chaîne»

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Bruno PATINO, Directeur éditorial d’ARTE France

Hier matin, dans le cadre d’une conférence, ARTE a exposé à la presse sa politique documentaire ainsi que ses nouveaux projets pour la saison à venir. A quelques jours du «Sunny Side of The Doc» de La Rochelle, média+ s’est entretenu avec Bruno PATINO, Directeur éditorial d’ARTE France.

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L’investissement sur le documentaire a-t-il été renforcé pour la saison prochaine ?

Bruno PATINO

Sans faire beaucoup de bruit, ARTE augmente chaque année son investissement dans les programmes. Toutes les économies réalisées dans les coûts de diffusion en SD ou même dans les économies dites de structure, sont en permanence reversées dans les programmes. Nous avons la chance de travailler pour une chaîne qui, dès qu’elle fait 1€ d’économie, les reverse immédiatement dans les contenus. Les documentaires sont la colonne vertébrale et l’identité d’ARTE. Ils représentent 54% de la grille, soit 91 heures par semaine. Le budget global est de 95,2 M€ dont 45 M€ en provenance d’ARTE France. C’est en augmentation permanente. (Le budget global d’ARTE France est de 140 M€, ndlr).

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Votre politique documentaire évolue-t-elle ?

Bruno PATINO

Par petites touches ! On creuse un certain nombre de sillons. Par la distance dans le temps et la personnalisation assumée du regard, les documentaires permettent de rendre accessible la complexité. On essaie de s’organiser par collections, comme le ferait une maison d’édition. Nous avons une politique de grandes séries que l’on souhaite vraiment institutionnaliser avec un nombre de 6X52’et 3X52’. Ce sont de grands récits amples. Il y a eu par exemple «Les routes de l’esclavage», «Jésus et l’Islam».

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Que développez-vous d’autres en permanence ?

Bruno PATINO

Des récits d’investigation qui ne sont pas que politiques. Ce sont des récits d’enquêtes sur les pouvoirs. Nous essayons de maintenir cette politique documentaire dans l’ensemble de la palette. Nous identifions les projets allant de grands films de découverte à Jean-Luc Godard qui condense sa pensée dans son «Livre d’images».

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Les coproductions internationales sont-elles plus marginalisées ?

Bruno PATINO

Pas du tout ! Nous avons un accord avec la chaîne publique américaine PBS. Deux projets sont enclenchés. Fruit d’une collaboration européenne, le film «1918-1939 : le rêve brisé de l’entre-deux-guerres» est une coproduction avec nos amis allemands autour d’une fresque historique qui croise les regards.

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L’audience n’est toujours pas votre priorité ?

Bruno PATINO

Ma priorité est de faire en sorte que les programmes d’ARTE soient les plus vus possible. L’audience générale monte petit à petit. Nous ferons peut-être