Bradley BELL (Bell-Phillip TV Productions) :«Entre 1,5 et 2M$, c’est le coût d’un épisode d’Amour, Gloire et Beauté»

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Bradley BELL, Président de Bell-Phillip Television Productions

Interrogé dans le cadre du Festival de Télévision de Monte-Carlo, Bradley Bell, Producteur exécutif et showrunner, est à la tête de la société de production qui fabrique les soaps les plus populaires de l’histoire de la télévision, à savoir «Les Feux de L’Amour» et «Amour, Gloire et Beauté».  Entretien.

MEDIA +

En tant que producteur référent du soap à la TV, ce genre s’est-il objectivement essoufflé au fil des années ?

Bradley BELL

A l’évidence, nous avons vécu une sorte d’essoufflement. C’est le cas pour beaucoup de réseaux télévisés. Il s’agit d’une conséquence naturelle qui a été accélérée par l’arrivée de nouveaux acteurs du web et de Netflix. Mais si je me compare à d’autres plateformes, les soaps que nous produisons – «Les Feux de L’Amour» et «Amour, Gloire et Beauté» – demeurent très puissants dans leur case.

MEDIA +

Quel est le secret de leur longévité ? La puissance du feuilletonnant ?

Bradley BELL

Notre secret est de faire en sorte que les spectateurs soient touchés émotionnellement par ce que nous racontons. Nous sommes dans leur foyer chaque jour. Il s’agit d’une relation très intime puisqu’ils prennent du temps pour une série quotidienne, ce qui est assez unique. Pour «Les Feux de L’Amour» sur CBS, nous avons resigné pour 2 ans, ce qui est le renouvellement d’un contrat type. Pour «Amour, Gloire et Beauté» qui a fêté son 7.000ème épisode en début d’année, le contrat court jusqu’en 2017.

MEDIA +

Quelles sont les méthodes d’industrialisation de vos productions ?

Bradley BELL

Pour «Amour, Gloire et Beauté», nous fabriquons chaque année 250 épisodes. On se permet régulièrement de tourner en extérieur. Nous disposons d’un gros budget, entre 1,5 et 2M$ l’épisode de 20’. Contrairement à d’autres séries qui ont vu leur budget baisser face à une diminution de leur nombre de téléspectateurs, nous ne l’avons pas fait. En tant que producteur exécutif, je m’occupe également des scénarios. J’ai une équipe de producteurs et de scénaristes à Los Angeles avec lesquels je travaille depuis très longtemps. Ils sont très bons dans leur domaine. Il n’y a pas de secrets.

MEDIA +

Comment concevez-vous la narration de vos séries ?

Bradley BELL

Je ne crée pas nécessairement d’arcs narratifs pour une saison entière. J’ai tendance à inventer les histoires au fur et à mesure. Comme dans la vie, vous ne savez pas ce que vous allez vivre le lendemain. C’est sans doute également une bonne méthode pour un soap.

MEDIA +

Comment avez-vous insufflé de la modernité ces dernières années ?

Bradley BELL

Je crois qu’il est important de se tenir au courant des grandes thématiques sociétales. Nous avons par exemple raconté une histoire d’amour avec un transgenre. Même si cela paraît atypique, on retrouve les repères de la «love story».

MEDIA +

Diffusés quotidiennement sur TF1, «Les Feux de l’Amour» sont particulièrement consommés par les personnes âgées. Est-il difficile de capter un nouveau public ?

Bradley BELL

Je sais que c’est un public très fidèle. Récemment, nous avons fait participer une jeune génération d’acteurs et de personnages. Mais ce qui m’intéresse, c’est de voir que notre téléspectateur, même s’il a 80 ans, est toujours aussi intéressé par les jeunes.

MEDIA +

«Amour, Gloire et Beauté» et «Les Feux de L’Amour» sont deux marques pérennes. En lancerez-vous une nouvelle ?

Bradley BELL

J’ai un certain nombre de scénarios de séries sur mon bureau. Chaque année, je me dis que je vais aller les pitcher mais je suis retenu par les centaines d‘épisodes à écrire.