Dans le dossier Tim, Bolloré s’est «comporté avec la délicatesse et le sang-froid d’un Attila», juge Marina Berlusconi

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Vincent Bolloré s’est «comporté avec la délicatesse et le sang-froid d’un Attila» dans le dossier Telecom Italia (Tim), a jugé mardi Marina Berlusconi, fille du magnat italien des médias et présidente de Fininvest, la holding de la famille Berlusconi. 
«M. Bolloré ne s’est pas non plus démenti dans la manière dont il s’est comporté vis-à-vis de Tim. Il a fait usage de la délicatesse et du sang-froid d’un Attila», a-t-elle déclaré en marge de l’assemblée générale de Mondadori, dont elle est aussi présidente, selon des propos cités par les agences de presse italiennes. «Seulement, ensuite, Attila avait réussi à créer un empire énorme», a-t-elle ajouté. 
Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia, doit faire face à l’opposition du fonds Elliott concernant la gouvernance de Tim, le fonds américain lui reprochant «sa mauvaise gestion» et les nombreux «conflits d’intérêts» qu’il a générés. Rome a aussi récemment affirmé que Vivendi était «un mauvais actionnaire». 
Vivendi est aussi en conflit avec la famille Berlusconi pour être revenu en juillet 2016 sur le rachat d’un bouquet de télévision payante, Mediaset Premium. 
Le groupe français est ensuite monté à hauteur de 28,8% du capital de Mediaset dans un raid qualifié d’«hostile» par les Berlusconi. Les deux groupes s’affrontent désormais au tribunal.Vivendi avait pour projet de construire un géant latin des médias et contenus, mais cette stratégie se heurte à un mur en Italie alors qu’il cherche un plan B dans le jeu vidéo. Concernant Mediaset, «l’unique chose qui va de l’avant avec Vivendi sont les affaires judiciaires», a par ailleurs affirmé Marina Berlusconi. «Les contacts qu’il y avait entre les avocats se sont interrompus depuis quelque temps déjà. 
Naturellement, ce que nous espérons est que soit reconnu notre droit à recevoir des dommages et intérêts pour le préjudice énorme qu’ils nous ont créé avec une volte-face spectaculaire sur un accord liant», a-t-elle ajouté. 
Marina Berlusconi s’est en revanche refusée à commenter le placement en garde à vue mardi en France de M. Bolloré pour des soupçons de corruption entourant l’obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’ouest. Elle a affirmé «ne pas connaître l’affaire».