Emmanuel KESSLER (Public Sénat) : «Nous voulons échapper à la tyrannie de l’urgence et du spectacle»

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Emmanuel KESSLER, Président de Public Sénat

Hier matin, Public Sénat organisait un point presse pour présenter un point d’étape sur la ligne d’évolution de la chaîne parlementaire reprise en main depuis le 1er juin 2015 par Emmanuel KESSLER, Président directeur général de Public Sénat. Il revient pour nous sur les chantiers en cours.   

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En ayant modifié 80% de la grille de Public Sénat depuis octobre, comment appuyez-vous le nouveau positionnement de la chaîne ?

Emmanuel KESSLER

En octobre dernier, nous avons positionné Public Sénat comme une chaîne de débats. Nous parlons évidemment des débats parlementaires que nous décryptons pour retisser le lien entre les citoyens et leurs élus politiques. Notre vocation est de mettre en perspective des débats de société qui accompagnent un traitement de l’actualité avec un regard différent d’une chaîne d’info en continu. Public Sénat se met à distance et prend le temps pour approfondir l’actualité. Ce positionnement se révèle absolument essentiel et validé par l’évolution du paysage audiovisuel qui fait que nous occupons un espace complémentaire par rapport à d’autres chaînes. On enregistre en moyenne depuis le mois d’octobre, une progression de l’ordre de 10% de notre part de marché (selon Digitime). Nous avons clarifié, simplifié, modernisé notre grille avec de nouveaux rendez-vous mais aussi des programmes «reprofilés». Trois rendez-vous d’actualité rythment quotidiennement la chaîne : «Territoires d’infos» (8h-8h30), «Sénat 360» (16h30-18h30) et «On va plus loin» (22h-23h30). N’oublions pas la pause magazines et documentaires du week-end. L’objectif a été de rendre nos programmes plus accessibles et plus lisibles.

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Par conséquent, ni «infotainment» ni «breaking news» pour Public Sénat ?

Emmanuel KESSLER

Exactement ! Nous construisons une offre de programmes respectueuse de nos missions. Nous pouvons être considérés comme une alternative, un contrepoint, un moment d’approfondissement pour tous ceux qui souhaitent échapper à la tyrannie de l’urgence et du spectacle. Nos émissions sont construites autour de concepts forts et d’un décryptage spécifique de l’actualité. C’est le cas de «Déshabillons-les», une émission hebdomadaire sur la communication politique. Depuis la rentrée, nous avons mis en place «L’info dans le rétro» qui fait le pont entre l’actualité d’hier et d’aujourd’hui. Il y a aussi notre série documentaire «La France qui réussit», qui recherche au cœur de nos territoires, des éléments de réponse aux problématiques économiques, sociales, culturelles. Enfin, nous lancerons prochainement «Générations d’idées», une émission mensuelle qui va confronter en plateau la vision de jeunes avec des experts ou des politiques sur la société telle que nous pouvons l’imaginer dans 20 ans.

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Êtes-vous totalement satisfait du contrat d’objectifs et de moyens que Public Sénat a signé pour les 3 prochaines années ?

Emmanuel KESSLER

Il s’agit d’un contrat d’objectifs et de moyens (COM) qui témoigne de la confiance et du soutien permanent de notre actionnaire, le Sénat. Il nous donne une visibilité financière sur 3 ans (18,8M€ de budget en 2016 contre 18M€ en 2018, ndlr). Le contrat demande des efforts budgétaires supplémentaires, mais il sanctuarise notre investissement pour rester au meilleur standard technique de qualité, alors que nous sommes exposés sur la TNT au regard de l’ensemble des Français.

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Préparez-vous déjà la Présidentielle de 2017 ?

Emmanuel KESSLER

Bien entendu ! L’un de nos objectifs majeurs est d’être un acteur de cette période pour aider les Français à faire leur choix. Nous réfléchissons à des émissions spécifiques ainsi qu’à une couverture de grands événements de type débats de Primaire et de Présidentielle. Nous souhaitons le faire en harmonie avec LCP Assemblée nationale. Unir nos forces nous aidera à bâtir une offre performante par rapport à d’autres chaînes de télévision.