M. GUIDONI-DEREGNAUCOURT (ACCeS) : «Depuis 2007, les chaînes thématiques payantes ont investi 206,6 M€ dans la production documentaire»

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Muriel GUIDONI-DEREGNAUCOURT, Déléguée Générale de l’ ACCeS

A l’approche du «Sunny Side of The Doc» de La Rochelle, L’Association des Chaînes du Câble et du Satellite (ACCeS) a souhaité réaffirmer l’importance des chaînes thématiques pour le genre documentaire. Rencontre avec Muriel GUIDONI-DEREGNAUCOURT, Déléguée Générale de l’ ACCeS.

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Les chaînes payantes thématiques continuent-elles d’investir fortement dans le documentaire ?

Muriel GUIDONI-DEREGNAUCOURT

Les chaînes de télévision thématiques payantes investissent cette année 45,1 M€ dans la production audiovisuelle aidée (CNC). En 2016, ces dernières ont déboursé 20,6 M€ dans le genre documentaire. Des efforts considérables ont été faits en quelques années. Depuis 2007, ces chaînes ont investi 206,6 M€ dans la production documentaire. Dans la même période, les chaînes thématiques payantes ont d’ailleurs initié 5.978 heures dans ce genre en tant que premier diffuseur et ce sont 8.288 heures de contenus qui ont été commandées, tout rangs de diffusion confondus. Même si la période est mouvementée, c’est aussi l’opportunité de saisir de nouvelles occasions pour continuer à innover. L’objectif des chaînes de télévision payantes est de conquérir et de satisfaire de nouveaux abonnés. C’est pourquoi elles continuent d’ investir dans la production audiovisuelle pour attirer de nouveaux téléspectateurs et générer de l’attractivité.

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Les chaînes thématiques payantes sont-elles garantes de diversité au sein des projets ?

Muriel GUIDONI-DEREGNAUCOURT

Plus que jamais ! Elles sont garantes d’une diversité dans les contenus proposés. A cet égard, elles traitent parfois de thématiques assez pointues. Une chaîne comme Seasons porte un regard moderne sur l’environnement, la chasse et la pêche ; KTO s’intéresse en particulier à notre vie spirituelle ; Voyage quant à elle, se focalise  sur la façon dont nous voyageons ; 13ÈME RUE mise sur le policier et l’investigation. En prenant ne serait-ce que ces quatre chaînes là, nous abordons des thématiques extrêmement diverses.

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Les chaînes thématiques peuvent-elles foncièrement prendre des risques d’un point de vue éditorial ?

Muriel GUIDONI-DEREGNAUCOURT

Elles y sont obligées ! C’est un laboratoire, un lieu d’expérimentation. Ces chaînes sont surtout suffisamment agiles et réactives pour s’embarquer assez rapidement dans des projets par coup de cœur. Ces chaînes se distinguent notamment par des documentaires dont nous avons entendu parlé ces derniers mois. C’est le cas du film «Pourquoi nous détestent-ils ?» diffusé sur Planète+ (Caméra subjective), «Voyager sans polluer» (Simone et Raymond Prod), une future collection pour Voyage, d’«Un chef en prison» sur 13ÈME RUE (Capa) ou encore «Les Chrétiens d’Orient» sur KTO (Grand Angle). Il est très important que ces espaces de création continuent à exister. Cette liberté permet aussi à des chaînes qui disposent de budgets moins importants de repérer des jeunes producteurs et des nouveaux réalisateurs. L’utilisation de la 4K, du 360° ou des drones font partie de cette dynamique.

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Comment se positionnent les chaînes thématiques dans le domaine de l’exportation ?

Muriel GUIDONI-DEREGNAUCOURT

A partir du moment où l’on travaille sur des thèmes prospectifs, futuristes, environnementaux, ça intéresse nécessairement l’international. «Rêver le futur» de Planète+ par exemple s’est vendu dans 60 pays.