Mark FENNESSY (Endemol Shine Australia) : «Sur les flux, il n’y a pas eu de nouvelles grosses franchises depuis «The Voice»»

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Mark FENNESSY, CEO de Endemol Shine Australia

De passage au Festival de Télévision de Monte-Carlo, Mark FENNESSY, CEO de Endemol Shine Australia est venu assuré la promotion d’une nouvelle série «Peter Allen : Not The Boy Next Door». L’occasion de nous entretenir sur sa politique de création et de formats.

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En France, Endemol et Shine n’ont pas encore été fusionnés. Comment le rapprochement des deux sociétés en Australie s’est-il opéré ?

Mark FENNESSY

Quand Endemol et Shine ont fusionné en Australie en 2015, cette opération a été complexe. Le rapprochement stratégique des deux entreprises a pris plus de temps que prévu. Il a fallu réussir la greffe entre deux types de cultures télévisuelles. En revanche, nous avons fait un pas en avant sur la complémentarité de nos catalogues et de nos équipes créatives. Au final, nous nous sommes renforcés sur notre marché local. Contrairement à d’autres territoires, nous sommes probablement le seul pays où Shine a vraiment repris Endemol. Shine possédait de belles licences en fiction. Aujourd’hui, nous continuons de le faire avec la nouvelle série «Peter Allen», qui raconte comment un garçon de la brousse est devenu une superstar qui a conquis le monde. Il s’agit du troisième projet d’Endemol Shine. Les deux précédentes mini-séries étaient «INXS» et «Catching Millat».

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En termes d’audiences, les programmes de flux perdent du terrain au profit de la fiction. Est-ce un effet de cycle ?

Mark FENNESSY

La fiction a en effet beaucoup de succès en ce moment. Beaucoup de nouvelles plateformes émergent pour produire et diffuser des séries. Les spectateurs peuvent consommer des épisodes d’une traite en faisant du «being watching». Cela change évidemment la tendance. En comparaison, sur les programmes de flux, il n’y a pas eu de nouvelles grosses franchises depuis «The Voice».

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Y’a-t-il une pénurie de nouveaux formats TV ?

Mark FENNESSY

Il existe une pénurie de gens courageux. Je ne constate pas de carence sur les idées originales. Cependant, les chaînes ont beaucoup moins d’appétit pour l’échec. Les diffuseurs sont en demande de grosses productions qui vont générer du bruit médiatique. A l’échelle d’un petit pays, c’est très cher à produire. Ce sont donc les gros marchés qui peuvent prendre ce risque.

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Cela vous incite-il à renforcer votre politique de création originale ?

Mark FENNESSY

Absolument ! En Australie, on commence à nous demander des programmes plus originaux. Même s’il n’y en a pas encore beaucoup, nous percevons quand même des signes positifs. Et par rapport à la taille de Endemol Shine, nous pouvons amortir les investissements.

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Quels sont vos projets pour la rentrée ?

Mark FENNESSY

La rentrée n’aura jamais été aussi chargée en flux et en fiction. Pour la première fois depuis le début de l’année, le vent nous porte. Les programmes de flux ne rapportent pas tant que ça mais ils font partie de notre ADN. «MasterChef», «The Voice» et «Top Model» par exemple sont de retour. De nouveaux projets sont en cours avec ABC en Australie. Nous ne leur avions pas vendu de séries depuis 6 ans.