Mille et une façon de regarder un contenu

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En 2018, si le live et le téléviseur restent rois, les contenus TV se consomment aussi à la carte. Ainsi une simple lecture des chiffres d’audience ou de durée d’écoute sur le téléviseur ne suffit plus pour refléter la réalité d’un marché transformé par l’évolution des pratiques des téléspectateurs, notamment des plus jeunes, selon le bilan 2018 des tendances de contenus TV à l’international de Médiamétrie. C’est pourquoi, à l’image de ce qui se passe en France, les mesures s’enrichissent partout dans le monde, à des degrés divers selon les pays. Pour analyser le succès d’un programme au global, il convient de se pencher sur l’audience délinéarisée et inclure les téléspectateurs qui le suivent sur les écrans internet. La série britannique «Killing Eve», diffusée sur la BBC et intégralement disponible sur la plateforme de la chaîne dès le jour de diffusion du 1er épisode, en est une illustration limpide. Au Royaume-Uni, les chiffres officiels du marché – audience à J+7 sur téléviseur – montre une lente érosion de l’audience épisode par épisode. Mais, lorsqu’on additionne l’audience prédiffusion, l’audience du replay à M+1 et l’audience des écrans internet, la réalité est toute autre : le programme gagne des téléspectateurs au fil des épisodes. Ainsi, 75% de l’audience de la série provient de ces nouveaux usages non linéaires.  A noter également : quel que soit l’usage, le téléviseur représente toujours 89% des visionnages. «Au-delà de la question de la diffusion, le succès de Bodyguard et de «Killing Eve» montre l’attrait des drames policiers en Grande-Bretagne et à l’international. Plus globalement, il souligne que les chaînes peuvent encore toucher un large public avec des contenus qui ont une forte résonance auprès des téléspectateurs. C’est d’abord une question de qualité», conclut John Peek, DG de Tape Consultancy.