N. VANIER : «J’écris actuellement mon prochain film pour le cinéma»

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Nicolas VANIER, Ecrivain, photographe et réalisateur

Ecrivain, photographe et réalisateur, Nicolas VANIER, le voyageur du froid, parcourt depuis trente ans les régions du Grand Nord. Rencontre avec un explorateur d’exception qui propose le 24 décembre sur France 2 en Prime Time, son documentaire «Iditarod, la dernière course de Nicolas Vanier» (MC4).

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L’hiver dernier, vous avez pris le départ de l’Iditarod, course réputée comme étant la plus difficile au monde. Comment avez-vous préparé cette expédition qui sera diffuser sur France 2 le 24 décembre ?

Nicolas VANIER

L’Iditarod est la course de chiens de traîneaux la plus emblématique au monde. Créée en 1973, cette compétition épique traverse tout l’Alaska, d’Anchorage, à l’Est, à Nome, à l’extrême ouest du continent nord-américain, sur le détroit de Béring. On y parcourt une variété de paysages extraordinaires, tout ce que le Grand Nord peut offrir d’immersion sauvage, à savoir 1.800 km, 100 attelages, 1.600 chiens, suivis par des milliers de personnes à travers le monde. Cette course fait l’objet d’un documentaire diffusé sur France 2 le 24 décembre, disponible aussi en DVD et VOD. C’est un film très familial.

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Avez-vous rencontré des difficultés techniques pour filmer ?

Nicolas VANIER

Il y a 20 ans, j’ai tourné «L’Enfant des neiges» avec une caméra Super 16, ses recharges et un son Nagra. Vous n’imaginez pas l’encombrement ! Pendant l’Iditarod, une caméra de la taille de ma main filmait en HD et mon équipe me suivait dans un hydravion sur skis tout au long des différentes étapes. Ils ont réalisé des images aériennes et, quand ils le pouvaient, venaient à ma rencontre ou suivaient mes départs après les checkpoints (les différents passages obligatoires de la course, ndlr).

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La course de chiens de traineaux, un sport qui se professionnalise ? 

Nicolas VANIER

Oui, et j’ai bien peur de son évolution d’ici 5 à 10 ans. Il y a beaucoup d’argent et de temps investis dans la préparation de ces compétitions. Il existe aujourd’hui des traineaux en carbone ayant des systèmes permettant aux chiens de se relayer et de se reposer tout en courant. Mais comme tout sport, c’est devenu un business avec des contrôles antidopage. Pour financer cette course en Alaska, il a fallu réunir plus de 100.000 euros, ce qui est un minuscule budget. Ce dernier est décorrélé évidemment de la production du documentaire. D’autre part, les courses de chiens de traineaux sont des compétitions aujourd’hui très suivies à la télévision dans les territoires concernés.

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Il paraît que vous arrêtez les grands voyages. Est-ce le cas ?

Nicolas VANIER

Inévitablement, il faut se poser un jour la question. Mes chiens ont pour la plupart 5 à 6 ans, il s’agit de la 4ème génération. Lorsqu’ils auront l’âge de la retraite, à 9 ou 10 ans, j’aurais passé la soixantaine. Il est vraiment temps que je range mes crampons. La course en Alaska réalisée l’hiver dernier était donc mon dernier voyage avec des chiens. De plus, je suis tombé très fortement sur la glace en traversant la Sibérie. J’ai perdu pratiquement toute audition sur l’oreille gauche et j’ai surtout un problème d’équilibre qui provoque des crises par moments. Si ces dernières interviennent pendant les courses, elles peuvent être fatales à la fois pour moi et pour les chiens. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai décidé d’arrêter.

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Quelles sont vos nouvelles ambitions ?

Nicolas VANIER

Faire du cinéma. Je suis d’ailleurs en train d’écrire un prochain film de fiction. Dans un autre genre, je participe à différentes actions dans le milieu scolaire, pour les entreprises ainsi que pour le gouvernement. J’essaie de rendre un peu à la nature ce qu’elle m’a donné depuis 30 ans. Au travers de mes voyages, j’ai vu les effets du réchauffement climatique, notamment dans le Grand Nord.