Olivier ALLEMAN (Campagnes TV) : «90% de notre grille est tournée sur le terrain»

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Olivier ALLEMAN, Directeur Général Délégué chez Campagnes TV

La chaîne Campagnes TV, qui fête ses 3 ans, arrive sur Canalsat et Orange Sat. Comment la chaîne tire t-elle son épingle du jeu dans un environnement aussi concurrentiel. Réponse  avec Olivier ALLEMAN, Directeur Général Délégué de Campagnes TV.

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Comment Campagnes TV a-t-elle tenté de tirer son épingle du jeu dans un écosystème audiovisuel très encombré ?

Olivier ALLEMAN

Campagnes TV est l’unique chaîne du paysage audiovisuel français qui s’intéresse aujourd’hui aux préoccupations des consommateurs d’un point de vue social et sociétal. Durant les 3 dernières années, nous avons accompagné ce mouvement. Concernant le modèle économique de Campagnes TV, nous avons des actionnaires suffisamment solides pour pouvoir nous porter. Nous donnons aujourd’hui la possibilité aux acteurs régionaux de s’exprimer en affinité avec notre public. Nous permettons aussi aux annonceurs nationaux de retravailler cette proximité. De plus, nous avons toujours étudié nos émissions comme étant des vecteurs de communication. La chaîne est pensée en «digital native» et elle est donc facilement accessible. Notre budget est de 3,5 M€.

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Après 3 ans d’existence, quel est le profil de vos téléspectateurs ?

Olivier ALLEMAN

La chaîne touche des téléspectateurs particulièrement CSP+ urbains qui s’intéressent, entre autres, à la traçabilité et à la provenance des produits qu’ils mangent. Notre public est à la recherche d’une certaine authenticité et d’une relation avec la nature. A travers nos quatre thématiques transgénérationnelles que sont les agricultures, l’agroalimentaire, la consommation et l’art de vivre dans les territoires, nous nous adressons à la fois aux urbains mais aussi aux ruraux. En dépit d’un positionnement qui peut avoir l’air segmentant, nous sommes en réalité très concernant.

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Quelle est votre politique de productions originales ?

Olivier ALLEMAN

La chaîne est aujourd’hui située à l’espace Kiron dans le 11ème arrondissement de Paris. Nous sommes équipés de studios et de salles de montage. Nous y tournons nos magazines qui représentent 4 heures de productions par semaine. Quant aux séries documentaires qui représentent elles aussi 4 heures hebdomadaires, elles sont fabriquées par des producteurs indépendants pour pouvoir répondre aux quotas du CSA. Nous complétons cela par 7 heures d’acquisition par semaine. 90% de notre grille est tournée sur le terrain. Du 27 février au 6 mars pour le Salon de l’Agriculture, nous ferons plus de 36 heures de direct. En dépit de notre taille, nous nous associons aux grands évènements liés à notre thématique. Nous sommes en train de signer un nouveau partenariat avec l’Unesco pour la Cop22. Et nous avons aussi été le «pool» image pour toutes les chaînes françaises à l’Exposition Universelle de Milan.

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Audience, distribution, déclinaison, quelles sont vos perspectives de déploiement? 

Olivier ALLEMAN

Pour élargir l’audience, nous avons 2 vecteurs. Nous sommes distribués aujourd’hui sur le satellite et cela nous permet de toucher potentiellement 8 millions de foyers supplémentaires.  Notre volonté est d’être présent aussi sur la TNT. Cela sera au bon gré des appels d’offre lancés par le CSA. On s’oriente aussi vers une stratégie digitale plus développée à court terme pour diffuser d’autres types de contenus et monétiser l’audience. Nous avons 3 applications à l’étude qui vont permettre de renforcer à la fois le lien que l’on veut tisser dans les territoires ruraux, mais aussi dans la relation entre urbains et ruraux autour de produits, de services que l’on peut associer à la chaîne. A moyen terme, il y a des réflexions stratégiques pour décliner ou adapter le modèle de Campagnes TV à la culture des autres pays.