Publicis : c.a. en hausse au 1T 2015

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Le groupe publicitaire Publicis a annoncé mardi une progression de son c.a. au 1er trimestre 2015, à 2,1 milliards d’euros, soit une performance meilleure que prévu, grâce aux activités numériques et de santé. Le c.a. consolidé pour le 1er trimestre 2015 enregistre une hausse de 31,7% par rapport à la même période l’an passé, a indiqué le numéro trois mondial de la publicité dans un communiqué. Ce chiffre prend notamment en compte la récente acquisition pour 3,7 milliards de dollars de Sapient. Cette agence américaine spécialiste du marketing et de la communication numériques est intégrée depuis début février aux comptes de Publicis. Hors acquisitions, le c.a. organique a enregistré une progression de 0,9% sur le trimestre, quand le consensus des analystes tablait sur une baisse de 0,3%, avec une moyenne de 2 milliards d’euros. «On attendait une croissance organique négative et ce résultat meilleur que prévu, qui est encourageant pour l’ensemble de l’année en cours, nous conforte dans notre vision», a résumé le président du directoire Maurice Lévy. Depuis plusieurs années, Maurice Levy a formé le projet de faire de Publicis «l’accompagnateur idéal de la transformation numérique des entreprises», quel que soit leur secteur d’activité. L’intégration de Sapient a d’ailleurs permis au groupe français, pour la première fois de son histoire, de franchir dès ce 1er trimestre la barre symbolique des 50% de son c.a. générés par les activités numériques, soit 3 ans avant la date annoncée par la direction, qui visait au départ 2018. «Les annonceurs commencent à se rendre compte de la nécessité pour eux de se transformer, ils constatent qu’il y a des bouleversements dans leur propre économie du fait du développement du numérique, dans le comportement des consommateurs», a jugé Maurice Lévy. Le c.a. organique de Publicis avait progressé de seulement 2% en 2014, loin de l’objectif initial de 4%, et cette bonne performance trimestrielle est aussi due en grande partie à une évolution des taux de change très favorable. «Nous sommes probablement le groupe du CAC 40 le plus exposé au dollar», a ainsi rappelé le successeur de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis en 1926. Près d’un an après la fusion avortée avec l’américain Omnicom, qui devait créer le numéro un mondial du secteur, l’Amérique du Nord représente désormais 55% du c.a. global du groupe. Si l’Europe bénéficie de plusieurs éléments favorables comme la baisse du prix du pétrole et les mesures monétaires décidées par la Banque centrale européenne, les perspectives y demeurent amoindries en raison d’un chômage endémique. 

Parmi les éléments forts de ce trimestre figurent les activités de santé «où les choses se sont très bien passées», selon Maurice Lévy, qui voit son positionnement sur le numérique tel un bouclier devant le préserver des soubresauts du secteur. L’agence média du groupe Publicis, ZenithOptimedia, a en effet abaissé fin mars ses prévisions de croissance du marché publicitaire mondial pour l’année 2015, à 4,4% contre 4,9% précédemment, la vidéo en ligne faisant figure de seule locomotive. Maurice Lévy vise pour son groupe une croissance annuelle «au moins en ligne» avec celle des agences publicitaires, qui a été estimée aux alentours de 3% par ZenithOptimedia. «Il y a toujours des choses un peu contrastées mais, après la fin des difficultés de l’an passé, le retour progressif d’une croissance ferme au 2nd semestre devrait nous permettre de plutôt bien relancer la machine», a-t-il prévu. «Sauf opportunité utile au développement du groupe», celui-ci a mis pour l’instant «un bémol sur son programme d’acquisitions», le temps de digérer Sapient, a dévoilé Maurice Lévy, qui doit laisser les rênes du groupe au printemps 2017.