Un tiers de la population française écoute désormais de la musique en ligne

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Un tiers de la population française écoute désormais de la musique en ligne, les plus jeunes en premier lieu mais aussi les plus de 50 ans, signe que le streaming audio et vidéo entre toujours plus dans les moeurs, selon une étude publiée jeudi.

YouTube, Spotify ou Deezer, sites phare pour écouter de la musique en ligne, ont à peine une dizaine d’années d’existence mais ils se sont imposés comme des médias majeurs pour les mélomanes, se faisant une place aux côtés de la radio, de la télévision et des bonnes vieilles chaînes hi-fi. «C’est une pratique de plus en plus incontournable, qui irrigue toutes les tranches de la population. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas qu’une affaire de jeunes», observe Guillaume Leblanc, directeur général du Snep, principal syndicat des producteurs de disques en France et commanditaire de ce premier baromètre «MusicUsages» (GfK).  Selon l’étude rendu publique jeudi, un tiers de la population française écoute «régulièrement» de la musique en ligne – gratuitement ou en s’abonnant – sur des plate-formes vidéo et audio.Les jeunes sont les plus assidus, les 15-29 ans représentant 34% des adeptes du streaming. Mais les plus de 50 ans ne sont pas très loin, constituant 30% des «streamers». Les producteurs, qui misent désormais sur le streaming payant (via un abonnement mensuel) pour compenser la chute continue des ventes de disques, observent pour leur part avec intérêt la tranche des «trentenaires»: s’ils ne représentent que 20% des adeptes du streaming, les 30-39 ans constituent 36% des abonnés. La France compterait 3 millions d’abonnés à un service de streaming, directement auprès d’un site ou à travers leur forfait de téléphonie mobile. En 2015, les revenus générés par le streaming ont connu une hausse spectaculaire de 45% par rapport à 2014. Et la tendance se poursuit cette année avec «une croissance à deux chiffres», selon le Snep.

En moyenne, les adeptes du streaming utilisent ce moyen d’écoute 7h50 par semaine, selon cette étude réalisée en avril et mai auprès de 2.017 «consommateurs français de musique de 15 ans et plus pratiquant le streaming». A titre de comparaison, les Français écoutent la radio 2h53 par jour en moyenne, selon les derniers chiffres de Médiamétrie. Mais ce baromètre montre surtout que la moitié de ceux qui se sont convertis à l’écoute en ligne en ont fait leur moyen d’écoute majoritaire par rapport aux autres supports (radio ou CD notamment). Sans grande surprise, la principale raison qui pousse les adeptes du streaming à préférer l’abonnement payant au système gratuit (possible sur Deezer et Spotify) est l’absence de publicité. Mais d’autres fonctionnalités propres au «payant», comme l’écoute possible «hors ligne», sont encore peu évoquées, par «manque de notoriété», estime le Snep. Mais le principal «combat» du syndicat, dixit son président Stéphane Le Tavernier, également directeur général de Sony France, concerne aujourd’hui la «monétisation» du streaming vidéo.

Les sites concernés – YouTube en tête – sont accusés de ne pas rétribuer suffisamment les producteurs: un stream vidéo rapporterait ainsi environ trois fois moins qu’un stream audio gratuit et cinquante fois moins qu’un stream audio payant, selon le Snep. Les producteurs comptent sur les prochaines discussions attendues au niveau européen sur le droit d’auteur, pour réduire cet écart.