Bertrand AMAR, Directeur de ES1
Lancement le 1er décembre prochain d’ES1, la première chaîne de télévision française dédiée à l’e-Sport. Pour nous expliquer concrètement son principe et ses ambitions, média+ s’est entretenu avec Bertrand AMAR, Directeur de la chaîne ES1 (Webedia).
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Doté d’un positionnement spécifique, ES1 est la 1ère chaîne consacrée à l’e-Sport en France. Quelle est l’origine de ce projet ?
Bertrand AMAR
Tout remonte à décembre 2015. J’avais produit la première diffusion d’une compétition e-Sport sur une chaîne hertzienne, L’Equipe 21, avec la Coupe du monde ESWC FIFA. Venant de l’univers des chaînes thématiques, c’est un sujet que je connais très bien. Au lendemain de cette diffusion, je me suis dit qu’il y aurait de la place pour une chaîne dédiée à l’e-Sport. J’ai donc commencé à y réfléchir. Début 2016, l’e-Sport a explosé et nous avons continué à proposer d’autres émissions de télévision, que ce soit l’e-Football League sur l’Equipe ou «beIN e-Sport» et l’«Orange e-ligue 1» sur beIN SPORTS. Nous avons constaté à la fois une multiplication des compétitions et du nombre de jeux dits compétitifs. Il y avait donc de quoi alimenter une chaîne.
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Comment avez-vous structuré votre grille de programmes ?
Bertrand AMAR
Nous avons 4 typologies de programmes. Premièrement, des magazines thématiques inédits et incarnés autour des catégories les plus populaires de l’eSport (jeux mobiles, compétitions de courses automobiles, hardware,…). Deuxièmement, nous proposons des sessions de jeux en compagnie des plus grands champions et joueurs français. Troisièmement, nous avons des documentaires exclusifs de 52’ : le premier sera consacré́ à «La place des femmes dans l’eSport». Enfin, nous proposons des compétitions en direct ou retransmises en différé́. Nous n’avons pas vocation à remplacer les modes de diffusion classique, c’est-à-dire le streaming des compétitions sur internet. Nous venons en complément pour offrir une deuxième fenêtre, un deuxième regard.
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Le prix des retransmissions de l’e-Sport restent largement en deçà des compétitions traditionnelles…
Bertrand AMAR
Evidemment, les droits restent accessibles car il existe un gros volume de compétitions pour assez peu de diffuseurs. Les premiers droits que j’ai achetés en 2015 coûtaient quelques milliers d’euros. Aujourd’hui, pour une compétition, cela peut monter jusqu’à quelques dizaines de milliers d’euros. Pour toute une saison, en fonction des deals, cela peut atteindre au maximum une centaine de milliers d’euros. L’e-Sport prend doucement de la valeur.
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Quel est le profil de votre futur téléspectateur ?
Bertrand AMAR
Concernant le profil de l’audience recherchée, il est double. D’une part, il y a les fans d’e-Sport auxquels nous allons proposer un traitement différent de ce qui existe dans l’écosystème digital, sur Twitch ou YouTube. Pour autant, nos rendez-vous seront portés par des référents dans chacun des genres que nous allons traiter. Le deuxième enjeu est d’aller à la rencontre de ceux qui sont devant leur télévision, qui aiment le sport et le jeu vidéo.
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Quelle est votre logique de distribution ?
Bertrand AMAR
Le lancement d’ES1 est prévu le 1er décembre 2017 en avant-première en partenariat avec Orange. La chaîne sera accessible pour tous les abonnés Fibre et ADSL avant d’être distribuée dans un bouquet payant. Elle rejoindra ensuite d’autres opérateurs dont le bouquet de télévision de Bouygues Telecom dès janvier 2018. Nous ne voulions pas être exclusifs à un opérateur. Nous voulons nous installer comme la chaîne de référence.
