B. HENRIQUET (Warner Bros. International TV Production) : «Nous avons la réelle ambition de nous ouvrir à la fiction»

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Après avoir renouvelé la plupart de ses marques historiques, l’une des plus importantes sociétés de production de programmes de flux en France s’ouvre aujourd’hui à la création. Tour d’horizon avec Bruno HENRIQUET, Président de Warner Bros. International Television Production.

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TF1 diffuse «The Wheel» un nouveau jeu familial présenté par Arthur et produit par Warner, le 9 juin en Prime. Quelle en est son origine ?

Bruno HENRIQUET

Le format a été créé par Hungry Bear, la société de l’animateur britannique Michael McIntyre. Warner accompagne «The Wheel» depuis son lancement et assure la distribution mondiale, à l’exception de l’Angleterre. Lors de sa première diffusion sur BBC One en Prime Time le samedi soir, l’émission a connu un immense succès : meilleur score pour un jeu depuis 10 ans, et meilleur divertissement toutes catégories confondues depuis 4 ans. Trois saisons ont été diffusées avec des pointes à 6M de téléspectateurs et une moyenne à 4,5M sur l’ensemble des épisodes. Une 4ème saison est en production et arrivera d’ici la fin de l’année. Face à ce succès, de nombreux pays l’ont adapté dans la foulée : Allemagne, Espagne, Hollande, Finlande, Suède et Etats-Unis. La France est le 8ème territoire à le proposer.

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Comment avez-vous adapté «The Wheel» ?

Bruno HENRIQUET

Avec une approche différente des autres pays. En France, les émissions d’une heure en Prime, ça n’existe pas. Plutôt que de diffuser deux épisodes consécutifs, nous avons adapté le format avec deux manches, plus de célébrités (10 par émission) et deux candidats anonymes qui se rencontrent en finale pour une très grosse somme d’argent. Nous avons fait ce choix pour répondre à des considérations à la fois techniques et éditoriales mais aussi pour offrir des gains plus importants. Outre la grande roue qui comporte 7 sièges, le reste de l’impressionnant décor comporte 500 écrans. Le plateau a été surélevé de 4 mètres pour accueillir une deuxième roue en dessous, qui héberge trois candidats. L’un d’eux, tiré au sort, apparaît au centre de la scène tel un gladiateur et tente de valider les 7 thèmes pour rejoindre la finale. Nous avons tourné dans le deuxième plus grand studio de France (1.300 m2), également utilisé pour «Mask Singer» ou «The Voice». Enfin, nous avons été le premier pays au monde à rajouter du public.

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Sur quels critères vous basez-vous pour choisir les programmes du catalogue Warner que vous allez adapter pour le public francophone ?

Bruno HENRIQUET

Nous présentons uniquement des concepts auxquels nous croyons fortement. Nous effectuons une pré-sélection en tenant compte des préférences du public et de notre connaissance du marché. Dès qu’un client manifeste un intérêt pour un format, nous nous efforçons de répondre à sa demande. Parfois, une idée inattendue plaît à une chaîne, même si nous ne l’avions pas anticipé. Par exemple, personne n’aurait imaginé qu’après six saisons, nous produirions 400 émissions par an d’«Affaire conclue», et que ce serait l’un des plus grands succès de France 2. L’émission a commencé avec une pda de 4,5% et nous atteignons maintenant plus de 18%, avec des pics à 22%.

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Quels formats de votre catalogue a le plus de potentiel ?

Bruno HENRIQUET

J’aimerais beaucoup revisiter l’émission «Le Bachelor». J’ai des idées très précises pour la moderniser. Il y a aussi «First Dates», une émission qui a du succès dans tous les pays européens, mais qui n’est pas présente en France. Sur M6, nous allons tourner un nouveau programme cet été : «Back in Time for School». Bien que cela puisse rappeler «Le Pensionnat de Chavagne», c’est une véritable nouveauté qui fera voyager une classe de 15 élèves dans l’école des années 1880, 1930, 1950 et 1980. Les enfants d’aujourd’hui vont donc revisiter un siècle d’histoire scolaire. Nous avons également acquis «The Golden Egg», l’un des formats qui a été mis en avant lors du dernier MIPTV. L’émission est en plein développement après le tournage d’un pilote pour une grande chaîne belge. Trois diffuseurs en France s’y intéressent. Enfin, nous avons la réelle ambition de nous ouvrir à la fiction, bénéficiant de grandes marques de notre catalogue comme «Nikita» ou «Le Fugitif».

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Comment Warner parvient-t-elle à se démarquer d’autres sociétés de production de flux ?

Bruno HENRIQUET

En offrant une qualité de production à un très bon rapport qualité-prix. Nous avons la chance d’être le sixième producteur français en termes de volume d’heures diffusées. Nous sommes particulièrement reconnus pour la qualité de notre casting. La très grande majorité de nos marques existantes ont été renouvelées : «Affaire Conclue» bien sûr, mais aussi «Les Mamans» (6TER), «Super Nanny» (TFX), «Les Reines de la Route» (6TER) et bientôt «Les Héros du Nettoyage» (W9). Cela nous donne une base solide pour créer des nouveautés qui n’existent pas dans le catalogue. La prochaine étape sera une diversification avec des créations originales. Face à la raréfaction des programmes à succès sur le marché international, le besoin de renouvellement passe par la création de nouveaux contenus.

LES DIRIGEANTS

B. HENRIQUET

Président

COORDONNEES

38 Quai du Point du Jour 

92100 Boulogne Billancourt

DATE DE CREATION

2016

PRODUCTIONS

«Affaire conclue» (F2); «The Wheel» (TF1); «Super Nanny» (TFX)…