Bruno GASTON (Europe 1) : «La radio n’est pas une science une exacte»

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Bruno GASTON, Directeur délégué d’Europe 1

 Avec 9,1% d’audience cumulée sur la vague novembre-décembre 2015, Europe 1 est la seule généraliste en progression à la fois sur une vague et en un an. Pour connaître les différents résultats d’audience, média+ s’est entretenu avec Bruno GASTON, Directeur délégué d’Europe 1. 

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L’actualité particulièrement mouvementée de ces dernières semaines a-t-elle été déterminante dans la progression d’Europe 1 sur cette vague ?

Bruno GASTON

J’ai longtemps cru que l’actualité avait un impact sur l’audience des radios généralistes. Je le crois encore sur certaines périodes. Mais j’ai aussi le souvenir de contre exemples spectaculaires, notamment lors des vagues post «Charlie Hebdo» qui avaient profité notamment au service public. Mais quoi qu’il en soit, Europe 1 progresse significativement selon les derniers résultats d’audience (+0,4 point soit +239.000 auditeurs sur un an, et +0,5 point soit +283.000 sur une vague, ndlr). Ecoutée par 3,3 millions d’auditeurs chaque jour, la matinale de Thomas Sotto (6h-9h) a été très efficacement travaillée avec des invités remarquables et rares qui se sont enchainés. Cela a contribué à créer un engouement (+164.000 auditeurs sur 1 an et 291.000 sur une vague). Mais ça ne suffit pas. Les nouveautés mises en place à la rentrée comme «Les Experts» (7h10), ou la chronique de Raphaël Enthoven (7h25), sont aujourd’hui identifiées. La radio est un média d’habitude. Les auditeurs doivent s’y retrouver. A nous de rôder les rendez-vous pour qu’ils s’intègrent au mieux à la structure de grille. Au-delà du contenu et de l’aspect conjoncturel lié à l’actualité, l’audience peut aussi être impactée par des événements d’antenne.

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La dynamique du «Grand Direct» (9h- midi) ne se dément pas…

Bruno GASTON

C’est un double pari relevé par Jean-Marc Morandini et son équipe. D’une part, chacun des 3 rendez-vous (Médias, Actu, Santé) progresse et enregistre un niveau record. D’autre part, l’enchaînement des 3 thématiques, qui sont pourtant très différentes les unes des autres, se révèle gagnant. Le point commun entre «Le Grand Direct des Médias» dont le succès ne se dément pas, «Le Grand Direct de l’Actu» et le «Le Grand Direct de la Santé» (en hausse de 23% sur un an), c’est le rapport aux auditeurs, le ton de l’animateur et la dynamique d’équipe réunie autour de la table.

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Avec «Europe 1 Midi» (12h-14h), Jean-Michel Apathie est-il sur un segment horaire qui se cherche encore ?

Bruno GASTON

L’émission s’installe. Nous sommes à la fois dans une phase de rodage, et en plein milieu de saison. Laissons le temps au temps. Jean-Michel Apathie a été entendu pendant très longtemps sur une radio concurrente, et on n’opère pas un transfert aussi marqué si facilement. Comme dans tous les programmes, nous sommes perpétuellement en réglage, amélioration et perfectionnement. On veille aussi à ce que les émissions en place ne se dérèglent pas.

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Si l’on se réfère au quart d’heure moyen, la tranche occupée par Cyril Hanouna est en légère baisse (-4.000 sur une vague et -16.000 en un an). Quelles sont  les solutions à mettre en place pour «Les pieds dans le plat» ?

Bruno GASTON

La mission principale que nous avions allouée à Cyril Hanouna était de renouveler l’audience de l’après-midi en recrutant de nouveaux auditeurs. De ce point de vue, sur la cible que nous lui avons assignée – les 25-59 ans – l’émission progresse de 35% en 1 an. Il recrute 200.000 auditeurs. Sur ce point là, la mission est remplie. Par ailleurs, nous savions qu’en mettant Cyril Hanouna l’après-midi pour succéder à 15 ans de Laurent Ruquier, c’était une stratégie en rupture. Nous la revendiquons et nous l’assumons. Quant à la partie éditoriale, l’émission a été singulièrement simplifiée, l’équipe a changé et le programme va continuer à évoluer.