Caméras dans les tribunaux et les prisons : une collaboration facilitée

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Audrey Fleurot en salle d’audience, Sophie Marceau en cellule: de plus en plus de tournages font halte dans les palais de justice et les prisons, une collaboration facilitée par de nouveaux textes qui leur attribuent directement une partie de la contribution financière.Ce mercredi matin de février, c’est l’actrice Audrey Lamy, en robe de magistrate et les cheveux sagement attachés, qui s’installe dans la 1ère chambre du tribunal de grande instance de Paris. Pendant une matinée, elle va présider l’audience correctionnelle, fictive et légère, d’«Un coup à prendre», un long-métrage de Cyril Gelblat. En 2014, 22 tournages l’ont précédée, un chiffre en hausse par rapport aux 17 de 2013 et aux 11 de 2012. Ce ne sont pas les longs métrages mais les épisodes de séries télévisées qui font le nombre, principalement «Engrenages», «Alice Nevers» et «Boulevard du palais».Demeure royale durant plusieurs siècles, le palais de justice de Paris reste, de très loin, le lieu de justice le plus demandé pour des tournages. Sur l’ensemble de la France, 64 tournages ont été réalisés dans des juridictions, dont 13 longs métrages de cinéma, soit un bond de 64% par rapport à 2013 (39). L’attrait de la télévision et du cinéma pour les palais de justice a toujours existé, mais leurs relations ont été fluidifiées par un décret de 2009, qui a fixé les règles de mise à disposition. Le texte a d’abord permis d’établir une grille tarifaire. Autre nouveauté, la juridiction qui met ses locaux à disposition reçoit directement une partie de la redevance. «Avant le décret de 2009, c’était un peu du bricolage», reconnaît Florent Rives, chargé de communication à la direction des services judiciaires.  «Parfois, c’était gratuit.»