Caroline Gavignet

739

 

Média+ : Comment avez-vous élaboré l’artistique de la soirée des «Miss France 2015»?

Caroline GAVIGNET : Tout en conservant l’aspect traditionnel de la cérémonie des «Miss France», l’élection évoluera samedi soir sur TF1. Cela se caractérise par une légère modification du décor en le passant en noir. L’écran central a été agrandi (12,50 mètres), ce qui  plongera les Miss dans des univers spécifiques. L’habillage graphique évolue également. Fini les jolis rubans rose, violet et jaune. Cette année, nous passons aux particules dorées. Une tonalité en phase avec notre thématique : «Les Miss font leur cinéma». En parallèle, nous avons travaillé sur les fameux portraits vidéo des candidates (40’’ par Miss) afin de les rendre plus «naturelles». Ma volonté était d’apporter plus de sobriété dans le stylisme, les coiffures et le maquillage de ces dernières.  

média+ : Comment s’adresse-t-on à plus de 8M de téléspectateurs sur ce type de soirée ?

Caroline GAVIGNET : «Miss France» est un programme populaire, ce qui n’est pas antinomique avec le «glamour». Faire évoluer les décors et l’habillage participe à rendre le spectacle plus subtil. Il est essentiel de considérer «Miss France» comme un show à part entière. En travaillant sur l’artistique d’une émission, je m’inspire d’architectures, de textures de tissus, d’images de films et de défilés de haute couture. Pour fédérer toutes les générations autour de notre thème «Cinéma», chacun des 10 tableaux de la soirée sera introduit par un thème musical de film très connu. Nous enchaînerons ensuite sur un titre «gold», puis un tube. Pour les «Miss France 2015», mon souhait a été de changer de metteur en scène. Je suis ravi de travailler avec Stéphane Jarny qui a notamment mis en scène les comédies musicales «Salut les copains», «Disco» et «Love Circus». Artistiquement, nous avons les mêmes exigences, le même souci du détail et la même envie de cohérence.

média+ : Disposez-vous d’une bible pour composer l’artistique des «Miss France» ?

Caroline GAVIGNET : Pas du tout. Le conducteur est difficilement modifiable dans le sens où il y a une espèce d’écrémage naturel des candidates au fur et mesure de la soirée. Il faut obligatoirement ouvrir sur les 33 Miss afin les présenter. Ensuite, j’estime que le moindre plan doit être réfléchi. Tout se produit ! Avec Franck Broqua le réalisateur, nous faisons des story-boards sur l’intégralité de la soirée. J’ai voulu cette année un steadycam pour dynamiser la réalisation. Nous aurons aussi une vraie troupe de danseurs pour relancer la dynamique des tableaux. Nous ouvrons la soirée sur les comédies musicales d’époques avec un stylisme 1930 de type «Gatsby le Magnifique». Nous enchaînons ensuite sur les westerns. La chef costumière, Amandine Catala a fait un travail formidable. Nous aurons 11 «bandidas» sexy en diable…

média+ : Quelles contraintes techniques rencontrez-vous sur un tel show ?

Caroline GAVIGNET : Le direct ! Il faut que tout fonctionne. De plus, j’ai très envie de faire des incrustations dans les images. Il faut que tout le monde – truquiste, réalisateur – soient au point dans le car-régie. Il y aura aussi des artifices sur scène. Un tableau science-fiction sur le thème de «Star Wars» aura lieu. Pour votre information, nous aurons en avant-première la troupe de «Dirty Dancing». Patrick Bruel, président du jury, interprétera un de ses titres en live. Nous aurons l’inévitable tableau folklorique avec les 33 costumes régionaux. Là-dessus, nous avons travaillé sur la cohérence des couleurs.