Catherine CEYLAC, Journaliste, Animatrice et Productrice
A la tête de «Thé ou Café» depuis maintenant deux décennies sur France 2, Catherine CEYLAC, Journaliste, Animatrice et Productrice revient sur les moments forts de son émission, ses envies, ses projets TV et partage sa vision concernant le nouveau France Télévisions. Entretien.
media+
Lancé en 1996, comment appréhendez-vous les 20 ans de «Thé ou Café» ?
Catherine CEYLAC
Avec joie et amusement. Cet anniversaire ne sera pas trop solennel. Nous avons voulu un ton volontairement insolent, impertinent et rempli de dérision. Samedi 28 mai, je serai entourée d’humoristes. Plus largement, pendant ces vingt années d’émission, je me suis nourrie de toutes les personnalités rencontrées. Depuis 1996, j’ai reçu 1.600 invités. Quand on travaille pour une chaîne du service public, il faut apporter une sorte d’exemplarité aux personnes que nous croisons. Parmi les plus belles rencontres, Sœur Emmanuelle, l’Abbé Pierre, Michel Bouquet, Jean d’Ormesson ou encore Bernard Lavilliers. «Thé ou Café» est produit en interne à France Télévisions. Je suis salariée du groupe. En tant que productrice et animatrice de ce programme, j’ai un budget très satisfaisant qui m’a été accordé par la direction. Cela correspond à 50.000 euros par numéro, salaires compris. Une douzaine de personnes travaillent dessus.
media+
Des émissions sans langue de bois, cela manque-t-il à la télévision ?
Catherine CEYLAC
C’est certain. Les programmes sont aujourd’hui beaucoup plus collégiaux avec un public et des chroniqueurs. Mais je crois beaucoup à ce concept de l’intime et du face-à-face, voire du dos-à-dos. Le vernis craque avec les invités dès lors que vous avez 40 à 60 minutes d’émission, ce qui est la durée respective de «Thé ou Café» le samedi et le dimanche. Même si la personne est sous contrôle au début, la confidence surgit ensuite. Le secret est d’être gourmand de l’autre. Dès l’instant où l’on s’intéresse aux personnes, il y a une sorte d’empathie et de curiosité qui se crée.
media+
Avez-vous déjà pensé à monter votre propre structure de production ?
Catherine CEYLAC
Pas vraiment. Il me semble que c’est un métier tout autre. Celui de gestionnaire. Pour ma part, je suis davantage dans la création. Tout l’intérêt de mon métier est de créer, trouver des idées et faire évoluer l’émission. Parmi mes envies, je suis en discussion avec France 2 pour la réalisation de documentaires de 52’. En parallèle de «Thé ou Café», c’est un exercice qui m’intéresse. J’aimerais beaucoup faire des portraits sur la longueur.
media+
Dans les années 1990, vous présentiez «Sucré salé» dont l’originalité consistait à mettre des hommes politiques sur le grille. A l’approche de la Présidentielle, aimeriez-vous faire des choses dans ce sens ?
Catherine CEYLAC
Assurément. Les hommes et les femmes politiques se sont beaucoup ouverts à la télévision et on comprend pourquoi. Ce qui est confusant, c’est qu’ils oublient que nous faisons de l’information et non pas de la communication. Nous sommes souvent obligés de les remettre dans les rails.
media+
Vous sentez-vous menacée à France Télévisions face aux changements qui se profilent ?
Catherine CEYLAC
Pas du tout. J’ai rencontré Delphine Ernotte. Elle est venue sur le plateau et nous lui avons expliqué dans quel cadre l’émission était réalisée. Nous nous sommes ensuite rencontrées en tête à tête. Je suis sortie de son bureau tout-à-fait sereine pour l’année prochaine.
