«Citizenfour» : Mathilde Bonnefoy, colauréate de l’Oscar du meilleur documentaire

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La Française Mathilde Bonnefoy, 42 ans, a monté le documentaire coup de poing sur le lanceur d’alerte Edward Snowden, «Citizenfour», qui a reçu dimanche l’Oscar du meilleur documentaire, qu’elle partage notamment avec la réalisatrice Laura Poitras. Cette éditrice s’est faite remarquer dès 1998 en éditant «Cours, Lola, cours», film allemand de Tom Tykwer qui avait remporté un grand succès critique. Elle a aussi monté «L’enquête – The international», autre film de Tykwer sorti en 2009, avec Clive Owen et Naomi Watts. Elle a aussi travaillé sur film collectif «Paris, je t’aime» (2006), composé de courts-métrages de plusieurs réalisateurs dont Olivier Assayas. Cette brune aux cheveux courts et aux yeux clairs vit à Berlin, où elle a rencontré Laura Poitras, qui y a déménagé après avoir fait, d’après elle, l’objet de harcèlement de la part des autorités américaines pour ses documentaires politiques et critiques des Etats-Unis en Irak et sur Guantanamo. La Française, fille du poète français Yves Bonnefoy et d’une actrice américaine, Lucille Vines, a aussi la nationalité américaine. Son partenaire à la ville est l’allemand Dirk Wilutzky, qui a, lui, produit «Citizenfour», et qui est le troisième colauréat de l’Oscar attribué au film. Bonnefoy fait partie des co-producteurs du documentaire qui comptent aussi le cinéaste Steven Soderbergh. La Française a expliqué que «Citizenfour» dénonçait «une surveillance massive sans distinction de tout le monde». «Il y a des gens qui sont suspectés d’actes de terrorisme et ils doivent être surveillés s’il y a pour cela un mandat de justice et une enquête en cours». Dans le cadre du programme de surveillance américain sur l’internet et sur les télécommunications, il y a au contraire «des gens qui sont automatiquement contrôlés, et leur association à d’autres personnes est automatiquement surveillée, ce qui est une menace fondamentale pour la démocratie».