CNC : à 152 millions d’entrées en 2022, fort rebond de la fréquentation dans un contexte encore atypique

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La fréquentation des salles de cinéma atteint 152 millions d’entrées en 2022, selon le Centre national du cinéma et de l’image animée(CNC). Si ce résultat est en retrait de -26,9% par rapport à la période pré-Covid (et à la moyenne historiquement élevée des exercices 2017 à 2019), il intervient dans une année atypique, avec d’une part des restrictions sanitaires qui n’ont été complètement levées qu’au mois de mars, et d’autre part une offre de films porteurs qui n’était pas encore équivalente à celle des années pré-Covid. Ce résultat en France est bien meilleur que la plupart des pays étrangers aux marchés comparables, et les chiffres du dernier trimestre ont montré une dynamique plus positive. 2023 est une année où l’on anticipe une offre de films plus forte qui laisse espérer une fréquentation encore meilleure. Le CNC restera attentif à ce que cette offre demeure la plus diversifiée dans les salles. Avec 151,97 millions d’entrées (+59,2% par rapport à 2021, année marquée par 138 jours de fermeture des salles), cette année 2022 est une année de transition toujours marquée par la pandémie mondiale de COVID-19 notamment au premier trimestre avec le pass vaccinal complet exigé dès le 24 janvier 2022, en remplacement du pass sanitaire, et l’interdiction de la vente de confiseries pendant 5 semaines. Toutes les restrictions sanitaires n’ont été levées que le 14 mars. «Malgré les difficultés, la fréquentation a retrouvé près des trois quarts de son niveau d’avant crise. Ce qui montre l’attachement des Français à l’expérience collective qu’offre la salle de cinéma. C’est un résultat très encourageant dans un contexte encore atypique. La France enregistre une des meilleures reprises au monde, avec une baisse plus limitée comparée, par exemple, aux Etats-Unis, à la Corée du Sud, à l’Allemagne, à l’Espagne ou l’Italie», déclare Dominique Boutonnat, Président du CNC. Ainsi, à fin novembre 2022, selon les estimations de Comscore, l’Italie enregistrait une baisse des entrées de – 52,7%, l’Espagne de – 40,7%, l’Allemagne – 31,6% comparé à la moyenne 2017 à 2019 (contre -27,5% pour la France à la même période). Et le box-office américain une baisse de ses recettes de -33,8%. A noter qu’en 2022, la part de marché des films français s’est maintenue aux niveaux élevés qu’elle a atteint depuis 2020, à l’occasion de la pandémie et de la raréfaction relative de l’offre de films américains : avec 40,9% (40,6% en 2021, et 37,2% en moyenne sur 2017 à 2019), les films français ont ainsi cumulé 62,2 millions d’entrées (-19,6% par rapport à la moyenne 2017 à 2019). La part de marché des films américains atteint 40,5% (43,0 % en 2021), ce qui représente 61,6 millions d’entrées (-38,9% par rapport à la moyenne 2017-2019). Enfin, les films d’autres nationalités cumulent 18,6% (16,4% en 2021) de part de marché (-5,7% par rapport à la moyenne 2017 à 2019) et 28,2 millions d’entrées en salles. Il est à noter qu’en 2022, l’offre de films américains est restée relativement faible avec 68 films sortis (78 en 2021), contre 127 films en moyenne chaque année sur la période 2017 à 2019. Comédies, films historiques, biopics, drames, thrillers, films d’animation :  cette année, les succès des films français montrent la diversité et la richesse du cinéma hexagonal avec par exemple «Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon Dieu ?» (2,4 millions) ; «Novembre» (2,3 millions); «Simone, le voyage du siècle» (2,2 millions) ; «Maison de retraite» (1,9 million) ; «Super-héros malgré lui» (1,7 million) ; … En 2022, 30 films réalisent plus d’un million d’entrées et 16 plus de 2 millions d’entrées. Si le niveau est plus élevé qu’en 2020 et 2021, il reste très inférieur à celui observé avant la crise: 51 films à plus d’un million d’entrées, en moyenne, chaque année et 22 à plus de deux millions.

 

Deux films réalisent plus de 5 millions d’entrées en 2022.

 

Deux films réalisent plus de cinq millions d’entrées en 2022. Le déficit de fréquentation observé en 2022 par rapport à la moyenne 2017 à 2019 s’explique ainsi en partie par le manque de titres porteurs.