Dick WOLF, Président et Fondateur de Wolf Films

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Rencontre avec Dick WOLF, l’un des créateurs et producteurs de séries dramatiques les plus respectés. Interrogé dans le cadre du 54ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, il revient sur ses activités de producteur, ses projets ainsi que sa vision de l’industrie télévisuelle. 

MEDIA +

Producteur TV prolifique depuis près de 35 ans, comment maintenez-vous votre énergie créatrice ? 

Dick WOLF

La créativité est fondamentale dans la production télévisuelle. Je maintiens avant tout cette énergie par peur. Si vous n’êtes plus inventif, vous êtes «jeté» et vos productions ne sont plus à l’antenne. Ma motivation est liée à ma passion. Je ne travaille pas, je m’amuse. Lorsque je suis arrivé à Hollywood, j’étais le plus jeune. A ce jour, c’est moi le plus vieux. Je suis encore ravi d’être là. 

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Vous est-il difficile de renouveler vos séries ?

Dick WOLF

Ce n’est pas si difficile que ça. J’ai beaucoup de chance. Nous avons lancé «Cold Justice» dernièrement, série procédurale diffusée sur la chaîne américaine TNT. A&E nous a aussi commandé une nouvelle fiction de 8X60’ autour d’une équipe de détectives commandités pour réexaminer des cas controversés de meurtre. NBC a par ailleurs renouvelé «Law & Order: Special Victims Unit» («New-York Unité Spéciale») pour une 16ème saison, mais aussi «Chicago Fire» pour une saison 3, sans oublier le spin-off «Chicago P.D.» dont la saison 2 est prévue à la rentrée. Ce serait vraiment mal venu de ma part de me plaindre. 

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Pourquoi «New-York Unité Spéciale» demeure-t-elle si populaire ?

Dick WOLF

Après 16 ans d’existence, la longévité de la série réside dans la fabrication des épisodes. Ces derniers sont construits indépendamment les uns des autres. Et depuis des années, je continue à puiser mon inspiration à travers les affaires examinées dans les tribunaux mais aussi les histoires relayées dans les journaux, rubrique «Faits Divers». Lorsque «New-York Unité Spéciale» a fait son apparition en 1999, un dirigeant de NBC m’a demandé quelle était la bible de la série. Je lui ai répondu : «La première page du New York Post».

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Vos budgets sont-ils revus à la baisse au fil des saisons ? 

Dick WOLF

Les Networks tentent de réduire les coûts mais il y a tout de même une augmentation automatique des budgets au fil des ans. Un épisode de «Law & Order» était facturé 1,8 M$ en 1999. Aujourd’hui, nous avons une enveloppe de 4,2 M$ par épisode.

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Êtes-vous un producteur interventionniste ?

Dick WOLF

Pas tellement. Lorsque des journalistes me demandent les raisons de mon succès, je leur réponds que j’engage des professionnels «obsessionnels» et véritablement investis dans mes productions. Ils travaillent parfois 65 heures par semaine pendant 10 mois d’affilée. Tout le monde ne le ferait pas. C’est avec un tel engagement de mes collaborateurs que la série fonctionne de manière très autonome. Je reste très fidèle à mes équipes. J’ai travaillé pendant 15 ans avec mon associé sur «Law & Order: Special Victims Unit». Beaucoup de personnes travaillent pour moi depuis 20 ans.

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Un mot sur «Chicago P.D.» achetée par TF1. Est-ce dans la lignée de «Chicago Fire» diffusée actuellement sur D8?

Dick WOLF

«Chicago P.D.» est en effet un spin-off de «Chicago Fire», centré sur une brigade de police de la ville. Nous espérons insuffler davantage d’interactions en faisant passer les personnages d’une série à l’autre. Si ces séries fonctionnent bien, je compte en décliner la thématique autour d’un nouveau projet.