Ecoutes en Grèce: la justice grecque a mené mardi des perquisitions dans six sociétés

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La justice grecque a mené mardi des perquisitions dans six sociétés soupçonnées d’être liées à la commercialisation dans le pays du logiciel espion Predator, à l’origine d’un scandale d’écoutes qui éclabousse le gouvernement depuis l’été.

C’est la première fois depuis que l’affaire a éclaté en juillet que les autorités judiciaires enquêtent sur des sociétés soupçonnées d’être liées à ce scandale, selon une source judiciaire.

Les perquisitions ont été réalisées surtout en Attique, la région autour d’Athènes, à la suite «de déclarations de personnes qui ont fourni aux procureurs des documents relatifs» à l’affaire, selon cette source.

Aucune autre information n’a été fournie sur les résultats de ces perquisitions.

Le logiciel espion Predator infecte les téléphones portables et permet d’accéder aux messages, aux photos et même d’activer le micro et la caméra de l’appareil à distance.

Selon des médias, Predator aurait été commercialisé en Grèce via les sociétés Krikel et Intellexa, cette dernière étant une société israélienne disposant de locaux à Athènes.

Le scandale des écoutes en Grèce a véritablement éclaté fin juillet quand le député européen Nikos Androulakis, chef du parti socialiste grec (Pasok-Kinal), a révélé que son téléphone portable avait fait l’objet d’une tentative d’infiltration par Predator.

En début d’année deux journalistes d’investigation avaient déjà saisi la justice affirmant avoir été surveillés.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui a admis la surveillance de Nikos Androulakis l’année dernière par les services de renseignement EYP, a, à plusieurs reprises, démenti le recours au logiciel Predator et renvoyé l’affaire à la justice.

Mais l’enquête judiciaire, lancée en août ainsi qu’une commission parlementaire d’investigation constituée en septembre sur cette affaire n’ont pour l’instant donné aucun résultat.

A sept mois des élections générales en Grèce, le scandale a envenimé le climat politique: l’opposition de gauche ne cesse d’accuser les conservateurs et en premier lieu le Premier ministre de vouloir «couvrir ce scandale», d’autant que le Renseignement avait été placé sous son égide dès son élection au pouvoir en juillet 2019.

Le chef de l’EYP ainsi qu’un proche conseiller et neveu de Kyriakos Mitsotakis, avaient tous deux été limogés dans la foulée du scandale en été.