Education aux médias: des efforts malgré un manque de moyens dans le service public

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Les initiatives d’éducation aux médias et à l’information se sont multipliées dans l’audiovisuel, particulièrement depuis 2015, malgré le manque de moyens dans le service public, constate le régulateur de l’audiovisuel, qui préconise de renforcer les actions auprès des adultes. «Tout le monde joue le jeu à tous les niveaux», salue Carole Bienaimé Besse, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), à l’occasion de la publication jeudi du 1er rapport du régulateur sur l’éducation aux médias et à l’information. 

Opérations spéciales dans les médias audiovisuels lors de la «semaine de la presse et des médias dans l’école», interventions régulières de journalistes pour sensibiliser les élèves aux fausses informations et faire connaître leurs méthodes de travail, développement de projets à long terme sous forme de tutorat ou d’échanges avec des classes… Les initiatives sont nombreuses. L’éducation aux médias et à l’information «est devenue centrale» depuis 2015, année des attentats contre «Charlie Hebdo» et du 13-novembre, qui a vu la propagation des «discours de haine», des «fausses informations», souligne la conseillère du CSA. La contribution des médias est «apparue comme une nécessité en soutien aux actions menées par les enseignants», expose le régulateur dans son rapport.    Message reçu: outre les groupes du service public (France Télévisions, Radio France et France Médias Monde tenus à des obligations en la matière, les acteurs privés «s’engagent aussi spontanément», relève-t-il. 

Avec un handicap dans le service public, à savoir «l’absence de moyens affectés» pour «répondre de manière satisfaisante» au «besoin croissant» d’éducation aux médias, souligne le CSA. Mais même s’»il n’y a pas de budget dédié, on voit bien que toutes les équipes se sont emparées» du sujet, ajoute Mme Bienaimé Besse. En plus des «très nombreuses actions de terrain» auprès du «public scolaire», des diffuseurs tentent de toucher d’autres interlocuteurs, comme les enseignants, en leur proposant des formations, des acteurs du secteur social ou de quartiers prioritaires. Le CSA recommande aussi de «renforcer les initiatives à destination des publics adultes sur les antennes, le numérique et par des actions de terrain», les jeunes n’étant pas les seuls «à être perméables aux fausses informations». Selon une étude de Science Advances publiée en 2019, les personnes âgées de 65 ans et plus «partagent deux fois plus d’articles faux sur les plateformes que les 45-65 ans et même sept fois plus» que les 18-29 ans, mentionne le CSA.