Enregistrements de Bettencourt/ Mediapart : publication interdite

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La Cour de cassation a validé mercredi l’interdiction faite à Mediapart de publier des enregistrements pirates réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt et, dénonçant une «censure», le site d’information a annoncé qu’il allait saisir la Cour européenne des droits de l’homme. Le 4 juillet 2013, la cour d’appel de Versailles avait ordonné au «Point» et à Mediapart de retirer de leurs sites internet les retranscriptions des enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt, ainsi que les enregistrements eux-mêmes, estimant que leur diffusion constituait une atteinte à la vie privée de la milliardaire. Cette décision avait contraint Mediapart, à l’origine de nombreuses révélations, à supprimer «plus de 70 articles» sur l’affaire Bettencourt, écrit mercredi le site, qui fustige une «censure» après le rejet de son pourvoi en cassation. En juin 2010, la milliardaire et son ancien homme de confiance Patrice de Maistre avaient assigné en référé «Le Point» et Mediapart pour obtenir le retrait de ces retranscriptions écrites et des enregistrements audios révélés quelques jours auparavant. Le 1er juillet 2010, le TGI de Paris, suivi 3 semaines plus tard par la cour d’appel, avait autorisé la diffusion de ces écoutes au motif que de telles informations relevaient «du débat démocratique». Mais la Cour de cassation en avait décidé autrement en octobre 2011, cassant l’arrêt de la cour d’appel de Paris et renvoyant l’affaire à Versailles. Le dossier tentaculaire de l’affaire Bettencourt comprend de nombreux volets judiciaires. Le principal, qui concerne les présumés abus de faiblesses à l’encontre de la milliardaire, doit être jugé à Bordeaux à partir du 26 janvier 2015. Parmi les 10 prévenus figureront l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, et l’ex-homme de confiance de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre.