Entretien avec Eric REVEL, Directeur général de LCI

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MEDIA +

Jusqu’à présent, LCI était exclusivement disponible sur les bouquets de CanalSat et de Numericable. Prochainement, la chaîne sera disponible sur les FAI (Orange, SFR, Bouygues). Est-ce la bonne solution pour assurer la pérennité de l’antenne ?

ERIC REVEL

Nous avions le choix entre deux possibilités : soit nous lancer dans un modèle payant élargi qui assurerait le modèle économique de LCI, soit choisir un modèle gratuit. Mais pour l’instant, le CSA nous a refusé l’accès au gratuit… Sachant qu’il y a une crise économique non négligeable qui arrive, je pense que le fait de sanctuariser une partie des recettes via des redevances élargies à des opérateurs, correspond non seulement à une marque de confiance de leur part, mais cela assure également une partie des recettes publicitaires dont nous avons besoin pour faire fonctionner la chaîne. C’est à mon sens une bonne solution.

MEDIA +

Dans quelle mesure vos recettes publicitaires devraient-elles progresser ?

ERIC REVEL

Nonce Paolini, P.-D.G. du Groupe TF1 a indiqué que nous pouvions nous attendre à un surcroît de recettes publicitaires de 3 à 4 millions d’euros. Comme nous sommes distribués sur la base de 20 à 23 millions de téléspectateurs potentiels, les recettes publicitaires devraient logiquement croître à l’égard de l’élargissement du bassin d’audience. Le travail de TF1 Distribution a été remarquable.

MEDIA +

Avec ce nouveau potentiel de téléspectateurs, allez-vous faire évoluer significativement vos programmes ?

ERIC REVEL

En 2012, l’actualité sera vraisemblablement électorale en France comme aux États-Unis avec les élections présidentielles. Sur LCI, les deux anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin proposent depuis lundi des «éditoriaux» en relation avec la campagne présidentielle dans «Parole de Premiers». Il a fallu trois à quatre mois pour les convaincre. Ce qui les a motivés ? Le sérieux, la crédibilité de LCI et l’envie de faire partager leur expérience au plus grand nombre. Quand ils ne seront pas présents, Elisabeth Guigou et Michèle Alliot-Marie viendront les remplacer. Avec ce genre de rendez-vous, LCI se positionne plus que jamais sur l’analyse et le décryptage de haut niveau avec l’idée que l’on fait du débat de fond et non de la petite phrase.

MEDIA +

LCI a engagé depuis un an une réforme éditoriale mettant l’accent sur le décryptage et l’analyse. Allez-vous renforcer cette stratégie ?

ERIC REVEL

Oui, et j’espère que ça se voit ! On ne cesse de renforcer l’analyse et le décryptage sur LCI pour ne pas simplement se concentrer sur les faits bruts que tout le monde peut avoir. «Mieux que de savoir, comprendre», ça sera d’ailleurs la ligne directrice de notre nouvelle campagne de communication pour LCI qui devrait débuter début février.

MEDIA +

A l’approche de la Présidentielle, quel dispositif mettez-vous en place ?

ERIC REVEL

Au-delà de nos valeurs sûres que sont «Le Grand Jury, RTL, «Le Figaro»» le dimanche, «Politiquement Show» avec Michel Field, sans oublier l’arrivée des deux anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin, nous lancerons le 16 janvier «En direct des QG», une émission pour laquelle tous les candidats déclarés nous ont donné leur accord pour venir tourner dans leurs QG.

MEDIA +

Être constamment comparé à BFMTV ou I>Télé, cela continue-t-il à vous agacer ?

ERIC REVEL

Là où j’étais un peu énervé, c’est quand on souhaitait cataloguer notre chaîne en déclarant que nous étions un peu en déshérence. LCI dispose aujourd’hui d’une nouvelle distribution, d’un nouveau choix éditorial et d’un nouvel habillage. De ce fait, le débat sur mon énervement passé est clôt, les pendules sont remises à l’heure.