Entretien avec Marc du PONTAVICE, Président de Xilam Animation

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Xilam est une société de production qui conçoit, produit et distribue des dessins animés en 2D et 3D, pour la TV, le cinéma, et les nouvelles plateformes technologiques. Quelles sont vos actualités ?
Marc du PONTAVICE
Nous fêtons cette année les 15 ans de la diffusion d’«Oggy et les Cafards». La 1ère diffusion de ce dessin-animé a eu lieu aux États-Unis sur Fox Network en septembre 1998. Aujourd’hui, la série est diffusée dans 150 pays et nous venons de terminer la livraison de la 4ème saison qui compte 78 épisodes de 7’. En France, trois diffuseurs programment actuellement la série (Canal+, TéléTOON+ et France 3). Par ailleurs, le long métrage «Oggy et les Cafards» sortira sur les écrans français le 7 août prochain.
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Quelles différences existent justement entre la production TV et la production cinéma ?
Marc du PONTAVICE
Les enjeux techniques et scénaristiques ne sont pas les mêmes. Travailler sur grand écran est beaucoup plus complexe qu’à la télévision. Ensuite, la production d’un film de 90’ est aussi beaucoup plus onéreuse qu’un épisode de 7’. Au cinéma, il est d’ailleurs très important d’avoir un enjeu narratif qui apporte quelque chose de radicalement nouveau par rapport à la série.
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Xilam Animation et Playsoft Games ont développé un jeu autour d’«Oggy et les Cafards». Construire un écosystème autour d’une marque, est-ce le bon moyen d’en faire la promotion ?
Marc du PONTAVICE
«Oggy et les Cafards» est devenue une marque globale. Sur Facebook, la série représente 1,2 millions de fans et 280 millions de vidéos vues sur YouTube. Compte tenu de cet environnement, tout notre intérêt est de basculer d’une économie de diffusion hertzienne et linéaire, à une économie de diffusion numérique et délinéarisée. Le jeu-vidéo est donc un des outils qui nous permet de conquérir une population d’internautes, très complémentaire des téléspectateurs.
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Avez-vous toujours les droits de la franchise «Lucky Luke» ?
Marc du PONTAVICE
Absolument ! Il y a quelques années, nous avons produit la série «Lucky Luke» diffusée de façon continue pendant 5 ans, tous les soirs à 20h00 sur France 3. Depuis, nous avons continué à décliner cette propriété de manière très variée puisque nous avons fait un spin-off avec «Rantanplan», et nous travaillons actuellement sur une saison 2 des «Dalton» que nous livrerons à France 3 entre l’automne 2013 et le printemps 2015.
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Quelles sont les nouvelles séries sur lesquelles vous travaillez actuellement ?
Marc du PONTAVICE
Nous produisons actuellement pour Canal+ et Gulli une série qui s’appelle «Hubert et Takako» (78X7’), l’histoire d’une mouche et d’un cochon, deux meilleurs amis qui cohabitent dans une maison. C’est une comédie de caractère au ton irrévérencieux. François-Xavier Demaison et Charlotte Le Bon prêtent leurs voix au programme.
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Votre société continue-t-elle d’opérer une mutation vers les animations 3D ?
Marc du PONTAVICE
En télévision, en matière de comédie, je continue à penser que la 2D est irremplaçable. C’est pourquoi nous avons notre propre studio au Vietnam afin de garder ce savoir-faire. Les dessins-animés en 3D sont, je trouve, très adaptés au préscolaire et aux séries d’aventure. Mais le gros problème de la 3D, c’est qu’elle vieillit très mal.
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En qualité de Président du Syndicat des Producteurs Français d’Animation, quelle problématique aimeriez-vous pointer du doigt ?
Marc du PONTAVICE
Le savoir-faire technique et artistique du cinéma d’animation français est l’un des meilleurs au monde. Dès lors, nous devons être capables d’«affronter» les studios américains sur le terrain de la comédie familiale en termes d’investissement, de coût de production et surtout de marketing. Pour cela, nous devons trouver des plateformes internationales de distribution et de marketing pour soutenir nos films français à l’échelle mondiale.