Entretien avec Rola BAUER (Tandem Communication) et Edward ALLEN BERNERO (Bernero Productions)

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«Crossing Lines» (10X45’) est une série événement produite par Tandem Communications en association avec Bernero Productions («Esprits Criminels», «New York 911») et coproduite avec TF1 Production en association avec Sony Pictures TV Networks. Qui est à l’initiative du projet ?

Rola BAUER

Tandem Communications a développé l’idée de départ. Sur «Crossing Lines», nous voulions concevoir une série policière retraçant les aventures d’une unité d’élite mandatée par la Cour pénale internationale (CPI) chargée d’enquêter sur des affaires de crimes en série dans le monde entier. Ce pitch a été proposé à notre showrunner Edward Allen Bernero (Bernero Productions) qui a immédiatement accepté. Ensuite, nous sommes allés présenter le projet aux différents diffuseurs et la série a été commandée conjointement en France par TF1, où elle sera diffusée à l’automne 2013, et par Sony Pictures Television Networks dans le monde.

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Les avantages d’une coproduction internationale sont-ils uniquement financiers ?

Rola BAUER

Aujourd’hui en Europe, les chaînes de télévision rencontrent de nombreux problèmes économiques. Du coup, les diffuseurs ont besoin de mettre à l’antenne des séries efficaces qui ne leur coûteront pas beaucoup d’argent. Il s’avère que la coproduction internationale répond à cette problématique. Pour chaque épisode de 45’ de «Crossing Lines», nous disposons d’un budget de 3M$. Tourner la série en anglais est également essentiel pour faciliter les ventes à l’étranger. A ce jour, «Crossing Lines» a été vendue dans le monde entier, de la chaîne publique italienne Rai2 à NBC aux Etats-Unis.

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N’est-il pas contraignant d’avoir affaire à plusieurs diffuseurs en tant que scénariste ?

Edward Allen BERNERO

Non, ça n’a aucune importance. Nous écrivons une série à laquelle nous croyons. Nous n’avons aucun intérêt à deviner ce que les Français, les Allemands ou les Américains préfèrent. Nous sommes justes dans l’optique d’écrire une bonne histoire. On ne se soucie guère du reste. Il est d’ailleurs inenvisageable de trouver le parfait consensus entre chaînes.

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En France, on évoque le savoir-faire des showrunners américains. Qu’avez-vous de plus ?

Edward Allen BERNERO

Je ne saurais vous répondre ! Il y a pourtant plusieurs séries américaines qui sont qualitativement en deçà des fictions européennes. Je tiens d’ailleurs à signaler que je suis un fervent téléspectateur de séries françaises telles que «Braquo» ou «Engrenages».

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En tant que producteur de la série «Esprits Criminels», quel est le secret de sa longévité ?

Edward Allen BERNERO

Dans «Esprits Criminels», nous avons essayé de faire peur aux téléspectateurs en mettant en scène des histoires comme si cela pouvait leur arriver. La série est aussi basée sur un rythme singulier, celui d’une course contre la montre. L’ADN d’«Esprits Criminels» se caractérise par l’esprit de famille qui existe entre les personnages principaux. Nous sommes capables de déterminer symboliquement qui joue la mère, le père, le frère, la sœur. Tous les personnages ont été créés dans cet objectif depuis le début de la série et c’est pourquoi l’audience reste aussi fidèle.

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Des projets en cours ?

Rola BAUER

Après avoir produit «Les piliers de la Terre» et «Le Monde sans fin», nous préparons déjà la saison 2 de «Crossing Lines», actuellement en écriture.

Edward Allen BERNERO

Pour ma part, les studios Marvel m’ont demandé d’adapter pour la télévision leur bande-dessinée «The Punisher». Ce personnage incarne l’esprit de vengeance et de justice personnelle. C’est assez violent.