Eric GARANDEAU, Président du CNC

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Avec une production cinématographique française vivace et un contexte économique difficile, comment définissez-vous la situation ? 

Eric GARANDEAU

Sur l’année 2012, la production de films d’initiative française s’est révélée stable à 209 films. Il s’agit d’un chiffre en légère hausse (+0,1%) sur 1 an. Ce niveau élevé du nombre de productions s’explique par la hausse du nombre de documentaires (+5 films) et  par le nombre historiquement élevé de films d’animation (12 films). En revanche, la crise économique générale en France a eu un impact sur l’audiovisuel et ses financements. Du coup, les investissements issus des chaînes de télévision payantes et gratuites ont diminué. Pour résumer la situation, vous avez une production qui se maintient à un niveau élevé, et des financements en recul. L’année 2013 s’annonce aussi difficile. Il faut espérer que les auteurs et les producteurs redoubleront de créativité pour que notre production reste aussi conquérante que les années passées en France et dans le monde.

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Les films à plus de 15M€ captent 33,7% des financements alors qu’ils ne représentent que 8,6% des productions. Comment cela s’explique-t-il ?

Eric GARANDEAU

En temps de crise, les investisseurs et notamment les chaînes privées privilégient le financement de films aux devis supérieurs à 15M€. En revanche, les chaînes publiques investissent dans des films aux devis variés. Pour preuve, la moitié des productions dans lesquelles les chaînes publiques ont investi en 2012, ont un devis compris entre 1M€ et 7M€. 

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Autre élément marquant, le développement des coproductions internationales. Est-ce la traduction d’une volonté de mutualiser les moyens ? 

Eric GARANDEAU

Il y a plusieurs choses qui convergent. D’une part, la France est un partenaire très important des cinéastes du monde entier. D’autre part, les producteurs français ont envie de trouver des financements complémentaires à l’étranger pour combler de défections de partenaires traditionnels que sont les chaînes de télévision. En 2012, il y a eu 139 films en coproduction. 

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2012 a également marqué le recul des investissements des chaînes…

Eric GARANDEAU

 Les investissements des chaînes de télévision sur la production cinématographique sont liés à leur chiffre d’affaires. Avec une conjoncture difficile et des recettes publicitaires en baisse de 6% en 2012, leurs investissements dans la production cinématographique baisse. Les investissements des chaînes en clair dans les films d’initiative française reculent de 15,3% en 2012 pour atteindre 120,54M€. Les investissements des chaînes payantes reculent de 1,9% à 219,44M€. Enfin, les nouvelles chaînes de la TNT ont investi dans 19 films d’initiative française en 2012 pour un montant total de 3,01M€.