Espionnage : Washington contrainte de réagir

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Les services de renseignement américains ont été contraints de réagir face à la colère exprimée par la France et le Mexique sur l’étendue de l’espionnage américain, en assurant que les informations de presse à ce sujet étaient «inexactes et trompeuses». Le directeur du renseignement américain James Clapper est monté personnellement au créneau pour mettre en doute les articles publiés en France par le quotidien «Le Monde» qui ont vivement relancé la polémique. «L’information selon laquelle l’Agence de sécurité nationale (NSA) a collecté plus de 70 millions d’enregistrements de données téléphoniques de citoyens français+ est fausse», a assuré M. Clapper, sans dire toutefois en quoi cette assertion était inexacte. «Les Etats-Unis rassemblent des éléments de renseignement du même type que ceux collectés par tous les pays», a poursuivi dans une déclaration James Clapper, qui chapeaute 16 agences de renseignement, dont la l’agence de sécurité américaine (NSA) au coeur du scandale. «Les Etats-Unis accordent beaucoup d’importance à leur longue amitié avec la France et nous continuerons à coopérer en matière de sécurité et de renseignement», a aussi assuré le responsable américain, en reprenant la rhétorique officielle de Washington qui vise à minimiser la portée de l’affaire. Certains observateurs et médias français relativisaient eux aussi l’importance du coup de froid entre les deux capitales, à l’instar du quotidien populaire «Le Parisien/Aujourd’hui en France» qui titrait mercredi: «Paris se fâche, mais pas trop». Les experts soulignent aussi que les deux pays ont besoin l’un de l’autre dans la coopération contre le terrorisme.