France 3 : la mission Brucy préconise plus de numérique et de programmes régionaux

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Le rapport d’Anne Brucy sur l’avenir de France 3, qui sera remis jeudi à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, recommande de développer fortement le numérique et les programmes régionaux, sans bouleversement de la chaîne publique. 

Dans ce rapport, dévoilé par les «Echos», Anne Brucy, ex-directrice de France Bleu, souligne que faute de réforme France 3 risque un «inexorable déclin». Un renforcement qu’il faudra financer, et qui fera l’objet d’une discussion lors de l’élaboration du nouveau contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions pour la période démarrant en 2015, qui ira de pair avec l’arrivée d’un nouveau président. 

Elle prône le maintien du tandem entre antenne nationale et décochages régionaux et écarte un recentrage sur les seuls JT régionaux ou sur la création de chaînes régionales séparées. De tels choix impliqueraient «une réduction du périmètre du service public télévisuel en matière de proximité, alors qu’aucun acteur privé ne semble aujourd’hui en mesure d’apporter ce service aux différents publics», écrit-elle, en référence aux difficultés économiques des chaînes régionales.Elle plaide donc pour un renforcement axé d’abord sur le numérique, avec une forte augmentation des contenus sur les sites des antennes régionales, grâce à des effectifs ad hoc portés de 90 équivalent temps plein actuellement à 120 ETP, soit 5 ETP pour chacune des 24 antennes, représentant un coût supplémentaire de 2,4 MEUR par an. De plus les contenus audiovisuels régionaux et locaux doivent pouvoir être systématiquement accessibles sur le numérique, en direct et en différé. Les sites régionaux de France 3 devront aussi offrir des services de proximité et exposer au mieux les langues régionales. Elle recommande aussi le développement de partenariats avec le réseau de France Bleu et que les rédactions régionales de France 3 travaillent pour les éditions nationales de France 2. 

Le rapport souligne aussi la nécessité de mettre fin à l’opposition entre l’antenne nationale et les 24 antennes régionales, qui travaillent trop peu ensemble. Compte tenu de la réforme de la carte des régions annoncée par le gouvernement en mai, le réseau devra «repenser ses implantations et ses zones de diffusion, pour accompagner la nouvelle carte des territoires», souligne-t-elle. 

Le rapport suggère enfin de tester des chaînes régionales de complément, en coopération avec les collectivités volontaires, là où l’identité régionale ou la taille d’une métropole le justifient comme en Bretagne ou en Ile-de-France. Dans un communiqué lundi, Aurélie Filippetti a salué des propositions «porteuses d’une ambition renouvelée». 

Elle estime toutefois que «certains changements et développements envisagés appellent de nouveaux moyens qui ne pourront être réunis qu’avec des redéploiements et des économies». Côté numérique, «les transformations suggérées ont toutefois pour l’essentiel vocation, par leur ampleur comme par les consultations qu’elles appellent (CSA, commissions parlementaires, régions, producteurs…), à s’inscrire dans la perspective du prochain mandat, ainsi que, le cas échéant, dans des textes réglementaires», ajoute la ministre.