G. MELLIER (Arcep) : «Les abonnements au très haut débit sont désormais majoritaires en France»

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L’Arcep a publié les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit. Le rythme global de déploiements des réseaux d’initiative publique reste élevé au cours du 1er trimestre 2021. Détails avec Guillaume MELLIER, Directeur Fibre, Infrastructures & Territoires à l’Arcep.

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Quel état des lieux dressez-vous du marché des services fixes à haut et très haut débit ?

Guillaume MELLIER

Le marché se développe de façon importante, grâce à la fibre optique . Nous observons un double mouvement : d’un côté le déploiement rapide des opérateurs avec 5,8 millions nouveaux locaux rendus raccordables à la fibre en 2020, une année record. D’autre part, les abonnements à très haut débit se poursuivent. Au premier trimestre 2021, la progression s’élève à +1,1 million, soit un rythme de croissance de +70% par rapport au premier trimestre 2020. Le nombre d’abonnements au très haut débit atteint ainsi à 15,7 millions, et représente désormais plus de la moitié (51%) du nombre total d’abonnements internet sur le territoire français (+9 points en un an) et 53% du nombre de locaux éligibles au très haut débit, en croissance de 5 points en un an. Sur ce premier trimestre 2021, nous avons passé une étape symbolique puisque plus de la moitié des utilisateurs ont adopté le très haut débit.

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Avec des abonnements au très haut débit désormais majoritaires en France, quelles sont les perspectives ?

Guillaume MELLIER

Les objectifs gouvernementaux s’inscrivent dans la droite lignée de ceux des opérateurs. L’idée est de généraliser la fibre à l’horizon 2025. Le nombre total d’abonnements à haut et très haut débit est de 30,8 Les objectifs gouvernementaux s’inscrivent dans la droite lignée de ceux des opérateurs. L’idée est de généraliser la fibre à l’horizon 2025. Le nombre total d’abonnements à haut et très haut débit est de 30,8 millions fin mars. Il est porté par une progression qui s’intensifie pour le deuxième trimestre consécutif (+215.000 en un trimestre et +3,1% en un an). La couverture en fibre dépasse aujourd’hui 60% du territoire en France. Il reste 16 à 17 millions de locaux à couvrir. Même si mécaniquement le rythme va baisser du fait des zones moins denses, en quatre ans, l’objectif peut être rempli.

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Comment la France se positionne-t-elle par rapport à ses voisins européens sur la fibre ?

Guillaume MELLIER

Historiquement, nous sommes en retard sur le très haut débit. La France n’est pas très bien classée en Europe puisque d’autres pays ont des réseaux câble et fibre plus performants que les nôtres. C’est liés à des questions Historiquement, nous sommes en retard sur le très haut débit. La France n’est pas très bien classée en Europe puisque d’autres pays ont des réseaux cuivre et câble plus performants que les nôtres. C’est lié à des questions de géographie et de déploiement. En revanche, la France est le pays ayant le plus de fibres en Europe. Grâce à ce déploiement, on rattrape notre retard sur le très haut débit, et nous prenons une longueur d’avance sur le réseau.

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Après le très haut débit, quelle sera la prochaine étape ?

Guillaume MELLIER

A ce stade, le support de transmission en fibre optique est pérenne pour plusieurs dizaines d’années. Il n’y a pas encore de supports plus performants à ce jour.

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Quels nouveaux enjeux percevez-vous au sein de l’Arcep ? 

Guillaume MELLIER

Au-delà de ce mouvement massif (déploiement et souscription) vers la fibre avec 60% de la population fraAu-delà de ce mouvement massif (déploiement et souscription) vers la fibre avec 60% du territoire français déjà couvert, et la perspective d’une couverture généralisée dans l’Hexagone, les opérateurs commencent à travailler sur la fermeture du réseau cuivre. Orange a annoncé un programme de fermeture entre 2023 et 2030. Les expérimentations, notamment dans les Yvelines, ont commencé fin mars. Orange commence aussi à fermer la commercialisation de ce réseau. En vue de protéger les abonnés et les opérateurs sur les aspects concurrentiels, l’Arcep a mis en place un cadre.