Gilles RENOUARD, DGA d’UniFrance
2017 a été une année à marquer d’une pierre blanche pour la réalité virtuelle. L’occasion pour UniFrance, chargé de la promotion du cinéma français dans le monde, de présenter les chiffres clés de la VR française à l’international. Entretien avec Gilles RENOUARD, DGA d’UniFrance.
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L’exportation de la réalité virtuelle française est-elle une réalité ?
Gilles RENOUARD
Absolument ! C’est une réalité embryonnaire. Sur la base des résultats objectifs des ventes déclarées (titre par titre) par chacune des sociétés de production et de distribution ayant transmis leurs chiffres, UniFrance a recensé 109 ventes et un chiffre d’affaires total de 41.963€ autour de la réalité virtuelle française. Notre intérêt est d’accompagner ce secteur en pleine émergence. Avec la VR, nous voyons apparaître un nouveau secteur que nous avons rattaché à celui du court-métrage. Même s’il y a un faible nombre de titres vendus à l’international pour l’instant, il s’agit d’un secteur très actif en recherche et développement tant au niveau narratif que technologique. Dès sa création, c’est une forme tournée vers l’étranger. Cela se voit dans la façon dont les films sont racontés et produits. La majorité des œuvres est tournée en anglais et a vocation à s’exporter. C’est un petit secteur économique qui devrait très fortement se développer.
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Selon le type de droits cédés, la répartition s’articule autour de 3 axes principaux : «les droits d’exploitation en salles», «la location de copies» et «les droits VOD». Ce modèle semble assez similaire à celui du cinéma …
Gilles RENOUARD
Oui, c’est exact ! Sur la réalité virtuelle française, nous avons identifié 44 acheteurs différents, dont 3 basés en France mais opérant à l’international. Le plus large groupe est composé par les festivals internationaux (21) qui apportent 17,7% de chiffre d’affaires et 36,7% de ventes. Bien que moins nombreux (15), ce sont les distributeurs qui effectuent les investissements les plus consistants et 46,8% des transactions.
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Quels sont les pays étrangers les plus friands de réalité virtuelle française ?
Gilles RENOUARD
L’Europe occidentale est la zone géographique la plus lucrative pour les films en réalité virtuelle français : 40,4% du chiffre d’affaires et 49,5% des ventes sont réalisés par les acheteurs qui y sont basés. Les Pays-Bas sont le 1er territoire pour la réalité virtuelle hexagonale à l’export. Les résultats de l’Asie, 2ème zone, sont notamment portés par la Corée du Sud. L’achat des droits VOD d’un seul film par la chaîne télévisée qatarie Al Jazeera propulse l’Afrique et le Moyen-Orient en 3ème place alors que l’Europe centrale et orientale, où on comptabilise un nombre double de transactions, affiche des investissements 2 fois moindres. Ce n’est donc pas dans les grands pays qu’il y a le plus de demandes.
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Quelles sont les perspectives concernant l’évolution du secteur de la VR ?
Gilles RENOUARD
La réalité virtuelle représente un peu moins de 10% du chiffre d’affaires du court-métrage. En termes de production, ce sont des films assez chers à produire. Il y a donc une nécessité de rentabilité économique qu’il faut chercher dans les ventes à l’étranger. La VR n’est pas un gadget car de nouvelles formes narratives émergent. Des sociétés comme MK2, très puissantes sur la diffusion, développent la réalité virtuelle. C’est le cas aussi de sociétés d’exportation comme Wild, plus ancrées dans l’univers du long métrage.
