GB : Tweeter débarque dans les Eglises

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Six téléviseurs à écran plat sont suspendus sur les piliers de l’église au style gothique de Weston-super-Mare, en Angleterre. «C’est un dimanche Twitter, donc allez sur votre compte», lance le prêtre aux fidèles. «Si vous avez une question, tweetez la et j’y répondrai». Pour ces célébrations peu conventionnelles, la petite église centenaire de Saint-Paul s’est dotée d’un réseau wi-fi et d’un mot de passe de circonstance, «Abraham 123». «A l’époque romaine, il y avait les routes pour voyager et transmettre le message du Christ. Au Moyen-Age, il y eut l’imprimerie. Aujourd’hui, on a Twitter, Facebook, YouTube. Ce sont les outils que Dieu nous a donnés pour diffuser sa parole», explique Andrew Alden, 47 ans, prêtre de l’église anglicane de Saint-Paul, à l’initiative du projet. «Le message est le même, le média est différent», résume-t-il avec malice.   Avec Twitter, «le sermon n’est plus un monologue (…), il devient une conversation», complète Brian Champness, en charge de l’homélie ce dimanche. «C’est d’ailleurs ce que Jésus faisait, il répondait à des questions», ajoute le vicaire trentenaire. «Peut-on changer notre ville en 14 jours en utilisant des mots positifs et en faisant le jeûne des mots négatifs? Essayons», commente @rev2bshaz, en écoutant l’homélie du jour basée sur le pouvoir des mots. Le tweet est retransmis sur les écrans de l’église. Tout comme celui de Charlotte Pike. «Nos pensées ont-elles le même impact que nos paroles?»». «Excellente question!», réagit enthousiaste Brian Champness, avant de développer sa réponse. Sur son pupitre en bois, cohabitent une Bible à la couverture de cuir rouge et son iPad. Parmi les paroissiens, les avis sont partagés sur l’utilisation des médias sociaux pendant la messe. «Twitter m’aide à me concentrer sur le sermon, sinon j’ai tendance à penser à autre chose», témoigne Carmen Rogers, enseignante de 21 ans. «C’est comme un cours: si on ne prend pas de notes, ça ne rentre pas».