Georges MARQUE BOUARET (FIGRA) : «Les bonnes histoires à raconter trouveront toujours un écho auprès des chaînes»

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Georges MARQUE BOUARET, Délégué général du FIGRA

Georges MARQUE BOUARET

Délégué général du FIGRA

Du 30 mars au 3 avril 2016 se tiendra au Touquet, le Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du Documentaire de Société (FIGRA). Pour revenir sur les enjeux du festival, de la profession et des grandes tendances du secteur, média+ s’est entretenu avec Georges MARQUE BOUARET, Délégué général du FIGRA.

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Quels seront les enjeux de la 23ème édition du Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du Documentaire de Société qui ouvrira ses portes le 30 mars prochain ?

Georges MARQUE BOUARET

Tous les ans, on se focalise sur la question de l’audace et de l’originalité à travers les films sélectionnés. Des filières documentaires de qualité existent à la télévision française. Nous avons trouvé des programmes qui tiennent la route. Le citoyen lambda est en quête de sens contrairement à ce que l’on croit. Un festival international comme le nôtre remet en perspective beaucoup de questions. L’innovation au sein de notre manifestation se révèle à la fois dans les invités, les débats et les rencontres que nous organisons parallèlement. Cette année encore, nous avons renouvelé notre partenariat avec la Scam, la société civile des auteurs multimédias. Nous mettons en place un débat intitulé «Capitaine d’industrie, capitaine de presse?  Main basse sur la presse : quelles conséquences sur l’info?». Il s’agit d’un sujet lié à la diversification de l’argent et de la finance dans la presse. Les cartes maîtresses du paysage médiatique français sont tombées entre les mains d’une poignée de grands patrons d’industrie qui ont acquis des titres papiers, web, radio et télé. Nous avons assisté à de grandes manœuvres à une échelle sans précédent dans un contexte politique tourmenté, à moins de deux ans de l’élection présidentielle. Est-ce que cela change le regard ? Modifie la liberté d’écrire ? Développe la tentation de censure ? Ces questions seront débattues.

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Les chaînes se donnent-elles des limites en matière de Grands Reportages d’Actualité ?

Georges MARQUE BOUARET

Les bonnes histoires à raconter trouveront toujours un écho auprès des chaînes de télévision. Ensuite, il se peut qu’il y ait des tentations à ne pas vouloir aborder certains sujets. C’est une forme de timidité. Mais il y a aussi comme partout des tendances. En ce moment, ce sont les thématiques liées à Daech et au Moyen Orient qui intéressent les diffuseurs.

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La multiplication des chaînes a-t-elle abouti à une diversification de l’offre ?

Georges MARQUE BOUARET

La diversité qualitative est palpable d’une chaîne à l’autre. Le budget accordé à un documentaire aura un impact déterminant sur le produit final. Les sujets abordés peuvent être redondants car tout a déjà été traité. Seule l’audace fera la différence. Sur les 300 films que nous avons reçus, il a fallu élaguer. Plus de 75 seront projetés. Parmi eux, 45 sont en sélection officielle.

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Comment les grands reportages et documentaires s’adaptent-ils la mutation du secteur ?

Georges MARQUE BOUARET

De nouvelles formes de télévision voient le jour. C’est le cas de Spicee, premier Pur Player dédié au grand reportage et au documentaire. Cette nouvelle plateforme payante ouvre une fenêtre sur le monde avec des productions à économie maitrisée. Elle impacte l’écriture et la construction des sujets. Créé par des professionnels de l’audiovisuel : Antoine Robin (ex Canal+, Tac Presse et ancien DG d’Havas Prod) et Jean-Bernard Schmidt (Ex France 2, Rédacteur en chef de «Capital» (M6) et ancien Directeur de la rédaction des magazines de  M6),  associés  avec  l’agence  de  presse  française Babel Press, Spicee fait le pari du  haut de gamme avec des sujets exigeants, beaucoup de thèmes internationaux et des innovations techniques.