Grèce : la crise passée à la loupe dans «Docville»

431

La propriétaire d’un salon de toilettage pour chiens désert s’apprête à mettre la clé sous la porte, la cuisinière d’un hôpital en cours de fusion craint de perdre son emploi… La vie qui ralentit à petit feu, les conséquences de la crise et ses répercussions sur chaque détail de la vie quotidienne, avancer ou repousser la date d’un mariage, acheter un vélo pour payer moins d’essence, sont passées à la loupe dans une série documentaire, «Docville», diffusée à partir du 14 décembre par la télévision publique grecque ERT, elle-même en pleine crise. Les 13 épisodes de 45’ chacun, dont les 1ers ont été montrés dans des festivals internationaux de documentaires, ont été réalisés dans des conditions d’économie spartiate liée à la crise des médias en Grèce. Chacun d’entre eux est centré sur le quotidien d’un lieu urbain différent: un centre de police-secours, une boutique de robes de mariée, un hôpital, une boîte de nuit, un centre social pour personnes âgées, un atelier de réparation de scooters, un kiosque, ou encore la célèbre place Syntagma à Athènes en face du Parlement. Chacun montre un microcosme de la Grèce. «En raison de la crise de l’audiovisuel public, nous avions un budget pour deux ou trois jours de tournage pour chaque épisode, or certains tournages ont duré 2 ou 3 mois, car le principe était de suivre l’évolution d’un lieu avec ses acteurs dans la crise», explique Marco Gastine, producteur de la série. «On n’analyse rien, on montre la vie des gens, et d’un point de vue grec», ajoute-t-il. «Au début, l’idée était de parler de la ville, puis la crise s’est imposée comme personnage principal car elles est présente partout dans les conversations et les préoccupations des gens que nous filmions». «Il y avait urgence à enregistrer ce moment historique et ses conséquences sur la vie des gens», dit-il.