Isabelle DEGEORGES, Productrice Gaumont Télévision

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Lundi 19 mai à 20h50, TF1 lancera «Résistance», sa nouvelle série historique en costumes. Un pari risqué pour la chaîne ? 

Isabelle DEGEORGES

La série «Résistance» (Gaumont Télévision/Légende) est un projet initié par Ilan Goldman et le scénariste Dan Franck en 2006. Mais à l’époque, le projet était trop lourd et TF1 s’était écartée de la série en costumes. Le projet est alors resté en sommeil. Mais il y a plus d’un an, en janvier 2013, TF1 et Ilan Goldman ont décidé de relancer le projet en six épisodes de 52’, pour trois soirées, à l’occasion du 70ème anniversaire de la Libération de Paris. En proposant une série historique en costumes, la Une a ainsi montré sa volonté de diversifier ses fictions. L’histoire de «Résistance» est focalisée sur des jeunes de 17 ans, révoltés par l’injustice de l’Occupation. C’est un hommage à cette jeunesse qui a crée les premiers réseaux de résistants en 1940.

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Quelles ont été les spécificités (budget, tournage) et les contraintes de cette production ?

Isabelle DEGEORGES

L’enjeu était de pouvoir produire «Résistance» dans un temps restreint. La production a été lancée en juin 2013. Nous avons tourné 6 semaines à Bordeaux et 9 semaines à Paris, soit 15 semaines de tournage. Produire une série historique coûte plus chère qu’une fiction «normale». Notre budget était situé entre 1,4 et 1,5 million d’euros par épisode. Plus de 100 décors ont été construits. Nous avons engagé une centaine de comédiens et près de 1.500 figurants. Nous avons eu des conseillers historiques sur l’écriture et les décors. Nous avons été soutenus par l’AERI, la fondation de la résistance créée par Ravanel. La volonté était aussi de raconter cette histoire de façon moderne avec un traitement juste et réaliste.

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Autre projet avec TF1, la série «Interventions» qui va remettre au goût du jour la fiction médicale… Comment l’avez-vous traitée ?

Isabelle DEGEORGES

«Interventions» est un sujet original. Il ne s’agit pas de la réadaptation d’une série américaine. Toute l’ambition est d’avoir des enjeux de vie et de mort à chaque épisode sachant que le héros – incarné par Anthony Delon – est gynécologue obstétricien et chirurgien infantile. Nous ne voulions pas tomber dans le soap. Les épisodes sont donc bouclés avec des «cliffhangers» à la fin de chaque épisode. Le tournage a eu lieu dans un hôpital à Cognac. Nous avions la ferme intention d’être dans un décor qui sonne juste.

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Que prépare Gaumont Télévision pour France 2 ?

Isabelle DEGEORGES

En coproduction avec Bakéa productions, nous avons livré fin avril à France 2, «L’hôtel de la plage» (6X52’). Cette série est l’adaptation du film du même nom réalisé par Michel Lang en 1978. Ici, nous sommes dans une série romanesque avec des couples qui se retrouvent, se font et se défont. Au casting, Bruno Solo, Jonathan Zaccaï et Yvon Back.

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Puisez-vous dans le catalogue Gaumont pour adapter de nouvelles séries ?

Isabelle DEGEORGES

Nous avons en effet un catalogue extraordinaire qui nous permet de sélectionner les films que nous voulons adapter en série.  Nous tentons de présenter aux chaînes des projets très aboutis avec un réalisateur et un pré-casting. Pour Canal+, je prépare «Super Power» (8X52’), une série écrite et réalisée par Mabrouk El Mechri («Maison Close») sur l’histoire d’un super-héros. Plus généralement, nous avons des projets de fictions courtes mais aussi de documentaires. L’idée est de produire des œuvres de catalogue. Quand Gaumont Télévision a été reformé en 2011, nous étions dans un contexte concurrentiel où chaque nouvel entrant était regardé d’un mauvais œil. Mais ce qui est évident, c’est la force de la marque Gaumont en France et à l’international.

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Où en êtes-vous côté coproduction internationale ?

Isabelle DEGEORGES

Avec l’Allemagne, nous avons trois projets : un historique, un procédural et un d’anticipation.