iTELE: la grève reconduite pour un troisième jour

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La rédaction d’iTELE a reconduit mercredi la grève pour un 3e jour, à 86% des voix, après une rencontre tendue avec le directeur général de Canal+ Maxime Saada, a annoncé la Société des journalistes (SDJ). 

La poursuite de la grève, déclenchée par l’arrivée lundi à l’antenne de l’animateur controversé Jean-Marc Morandini, mis en examen pour «corruption de mineurs aggravée», a été votée par 126 voix pour sur 146. 

Maxime Saada a annoncé le maintien à l’antenne de l’animateur et présenté quelques pistes pour la chaîne, sans convaincre une rédaction découragée. 

Globalement, son objectif est qu’iTELE s’appuie sur les points forts du groupe Canal (sa maison-mère) pour renforcer les thèmes du sport, du cinéma, de la culture et de l’international, tout en restant une chaîne d’info généraliste en continu. 

A quatre jours de la transformation d’iTELE en CNews, Maxime Saada a annoncé notamment un changement d’horaire de l’émission «Morandini Live», qui passera dès lundi à 9 heures au lieu de 18 heures, et une émission de sport le week-end coproduite avec la filiale de Canal+, Infosport+. 

«Il n’y aucun problème avec le contenu de l’émission» de Morandini, a-t-il lancé. Il a souligné qu’iTELE perdait 25 millions d’euros par an, avec des revenus de 35 millions pour des coûts de 60 millions. 

Le directeur de la chaîne, Serge Nedjar, a lui annoncé qu’il cumulerait cette fonction avec celle de directeur de la rédaction et cité comme nouvelles «pistes» des programmes, l’arrivée d’Eric Zemmour et celle des frères Bogdanov. Beaucoup de journalistes songent à partir, d’autant qu’ils craignent que Vincent Bolloré ne veuille les remplacer par ceux de son quotidien «Direct Matin», qui ont emménagé dans leurs locaux. 

Maxime Saada a lui démenti toute volonté de fusionner les rédactions, évoquant seulement de possibles «partenariats». 

Interrogée sur l’ouverture d’une possibilité de départs pour «clause de conscience» (avec indemnités et allocations chômage) en raison de l’arrivée de Jean-Marc Morandini, la direction a indiqué l’avoir prolongée jusqu’à début novembre. «Il y a beaucoup de tristesse, de découragement et surtout le sentiment d’une incompréhension sur tous les sujets et d’une totale absence de confiance mutuelle. 

Le début (de la réunion) a été très tendu. Des gens sont en pleurs», a raconté un journaliste. «C’est le bal des menteurs», a renchéri un autre. «Ils n’ont donné aucune précision sur la grille». 

Depuis lundi, Alexandre Ifi, directeur adjoint de la rédaction, ainsi que le journaliste Julien Arnaud ont annoncé leur départ. Les journalistes organisaient à 13h00 un rassemblement devant le siège de la chaîne, à Boulogne-Billancourt.