J.P BAILLE (Radio France) : «Les médias font face à de nombreux bouleversements, avec le numérique notamment»

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Médias en Seine est de retour pour une 6ème édition ce mercredi 22 novembre 2023. L’occasion pour media+ d’évoquer les temps forts, mais aussi l’évolution des usages des médias avec Jean-Philippe BAILLE, Directeur de l’information de Radio France et directeur de franceinfo.

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Médias en Seine revient pour une 6ème édition. Comment avez-vous pensé cette édition ?

Jean-Philippe BAILLE

Médias en Seine est un grand rendez-vous des professionnels des médias et du grand public, un moment de rencontres et d’échanges pour penser les médias de demain. Cette année encore, le festival réunira les dirigeants des plus grands groupes français (Mediawan, «Le Monde», France TV, Prisma Média, «Le Figaro»…) mais aussi de nombreux intervenants internationaux inspirants pour nos médias. Cette journée est aussi pensée pour les plus jeunes générations, les futurs professionnels de ces secteurs. Nous allons par exemple investir un espace de masterclasses pensé avec et pour les étudiants, à la Maison de la Radio et de la Musique. Enfin, cette 6ème édition se déroule dans le contexte attendu des états généraux de l’information lancés il y a quelques semaines. Médias en Seine participera à la réflexion avec des thématiques en résonnance avec les groupes de travail en cours. Parmi les grands temps forts de cette édition, nous sommes très fiers de proposer en exclusivité en ouverture du festival, la présentation des résultats du 37ème baromètre Kantar-one point de «La Croix» sur la confiance des Français dans les médias auquel Médias en Seine s’est associé.

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Comment Médias en Seine est-il relayé à travers les différents médias ?

Jean-Philippe BAILLE

La présence médiatique de Médias en Seine s’accroît d’année en année. Pour cette 6ème édition, nous avons près de 200 journalistes accrédités pour suivre le festival, lieu d’annonces majeures. Médias en Seine sera aussi l’occasion pour les antennes de Radio France de proposer une journée portes ouvertes sur les métiers de l’information.

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Les usages changent … Comment les médias peuvent-ils suivre ces tendances?

Jean-Philippe BAILLE

Les médias font face à de nombreux bouleversements. Avec le numérique notamment, qui a entrainé une rupture des usages. Aujourd’hui, chacun peut produire de l’info, de l’infox, de l’opinion… Face à cela, nous, médias, avons un rôle essentiel. Nous devons apporter une réponse journalistique à la hauteur de ces enjeux, en expliquant sur la base de faits avérés, en vérifiant l’information, en confrontant nos sources. A franceinfo par exemple, nous avons une stratégie sur les réseaux sociaux qui consiste à porter et installer la marque franceinfo sur tous les supports en développant des contenus incarnés, adaptés et dédiés pour rentrer dans les usages des plus jeunes. L’ambition est la même chez notre partenaire les «Echos», avec le lancement récent de vidéos didactiques destinées à rendre l’économie accessible à un public jeune, ou au «Parisien» qui est devenu une marque de référence sur la vidéo avec des contenus d’actualité ou des séries originales.

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Quel bilan tirez-vous des dernières éditions ?

Jean-Philippe BAILLE

Un bilan très positif ! Le festival Médias en Seine, fondé en 2018, s’est très vite imposé comme le rendez-vous annuel incontournable pour les professionnels des médias. Avec «Les Echos-Le Parisien» avec qui nous organisons l’événement, nous sommes fiers de proposer un événement qui réunit le public et le privé, les très grands médias et les start-up, les Français et les internationaux, les régulateurs, les créateurs, les producteurs, les journalistes… Je retiens plusieurs temps forts comme la venue des équipes de «Charlie Hebdo» pour deux débats exceptionnels sur le dessin de presse satirique et les nouvelles censures, la participation aussi de Maria Ressa, Prix Nobel de la paix 2021 qui nous a éclairé sur la résistance face à un dictateur ou plus récemment sur les échanges et rencontres avec les acteurs des nouveaux médias comme le YouTuber Domingo ou Grégory Gazagne, le directeur général de Snapchat France qui nous avait fait l’honneur de sa première interview.