La 25e édition du festival Etonnants Voyageurs dresse un état des lieux du monde

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Plus de 200 écrivains, intellectuels, artistes et cinéastes, dont de nombreux étrangers, seront réunis ce weekend à Saint-Malo pour dresser un état des lieux du monde à l’occasion de la 25e édition du festival Etonnants Voyageurs qui se tient de samedi à lundi soir. Quelques mois après les attentats de janvier, ce festival unique en son genre s’interrogera par le texte, l’image et les débats, sur «les fractures qui travaillent la société française et l’effritement du lien social», selon les mots de Michel Le Bris, directeur du festival.  Il s’agira aussi de «réfléchir à une manière de vivre ensemble (…), d’oser penser une France tout à la fois une et plurielle dans la richesse de sa diversité, bien loin de tout communautarisme», affirme le fondateur d’Etonnants Voyageurs. Les invités attendus, venus d’une quarantaine de pays, reflètent bien cette diversité, parmi lesquels les Etats-Unis (Russel Banks, Anthony Doerr, Philipp Meyer ou Katherine Howe), l’Algérie (Kamel Daoud, Boualem Sansal ou Yahia Belaskri) ou bien sûr Haïti avec laquelle le festival entretient de longue date des liens privilégiés. L’île caribéenne sera l’un des pays les plus représentés avec huit écrivains, du patriarche Frankétienne aux «jeunes pousses» James Noël et Makenzy Orcel. La partie cinéma du festival s’est considérablement développée depuis quelques années et une centaine de moyens et longs-métrages seront projetés en trois jours. En résonance pour partie avec l’actualité internationale, l’accent sera mis sur la production documentaire. Parmi les documentaires inédits, «Le bouton de nacre», du Chilien Patricio Guzman, qui dresse un parallèle entre une «mémoire de l’eau» et celle des disparus jetés à la mer sous la dictature d’Augusto Pinochet. Ou encore «Jharia, une vie en enfer», de Jean Dubrel et Tiane Doan Na Champassak, sur une ville du nord-est de l’Inde où les mines de charbon sont ravagées par le feu, rendant insupportables la vie des centaines de milliers d’habitants.