La France n’est «pas en avance» sur le déploiement de la 5G, selon le président de la FFT

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Le président de la Fédération française des télécoms (FFT) Arthur Dreyfuss a pointé mercredi «l’impatience» des opérateurs téléphoniques concernant le déploiement de la 5G, estimant que la France n’était «pas en avance» sur le sujet par rapport à d’autres pays. «Nous ne sommes pas en avance, ce retard on va le rattraper, mais il ne faut pas tarder», a estimé M. Dreyfuss, sur BFM Business. «Si demain un équipementier était interdit, la France prendrait un retard considérable» a ajouté celui qui est également secrétaire général de SFR. Il fait référence au chinois Huawei, dont le cas divise les pays occidentaux. Les Etats-Unis ont banni le géant chinois en l’accusant d’espionnage pour le compte de Pékin et demandent à leurs alliés d’en faire autant. «Nous sommes impatients, mais nous avons besoin de clarification avant de pouvoir se lancer. Il faut de la clarté pour savoir si on a le droit d’utiliser tel ou tel équipementier», a plaidé M. Dreyfuss. Mardi, Bercy a indiqué que l’attribution aux opérateurs télécoms des futures fréquences pour le déploiement de la 5G en France était attendue «au début du printemps». Initialement le gouvernement espérait lancer la procédure d’attribution en octobre, avec notamment la publication du cahier des charges définitif pour une attribution début 2020, mais le lancement de cette procédure a pris un peu de retard et devrait désormais intervenir «fin novembre ou début décembre», a indiqué Bercy. Le gouvernement prévoit un système mixte comportant la cession à prix fixe d’un premier bloc de fréquences, compris entre 40 et 60 MégaHertz (MHz), et des enchères pour les fréquences restantes, pour un total de 300 MHz à se partager entre les quatre opérateurs concernés, Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free. «Il faut toujours trouver le bon équilibre entre les enchères et les investissements. Aujourd’hui, les opérateurs télécoms investissent 10 milliards d’euros par an», a estimé M. Dreyfuss. «Nous allons devoir garder cette capacité d’investissement si l’on veut continuer à déployer les infrastructures de demain, et à faire de la France un leader de l’économie numérique», a-t-il conclu.