La position de la France sur l’intelligence artificielle (IA) non dictée par des «intérêts privés», a expliqué mercredi le gouvernement

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La position de la France sur l’intelligence artificielle (IA) n’est dictée «en aucune manière et d’aucune sorte» par des «intérêts privés», a répondu mercredi le gouvernement, interrogé sur un possible conflit d’intérêt de l’ex-secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O, «conseiller co-fondateur» de la start-up Mistral AI.

«Comment est-il possible qu’un ancien ministre parti «pantoufler» dans une entreprise qui forcément défend ses intérêts propres et ceux de ses actionnaires puisse siéger dans (un) comité censé éclairer l’action publique dans un domaine aussi stratégique pour la France ?», a demandé Catherine Morin-Desailly, sénatrice du groupe Union Centriste lors de la séance de questions au gouvernement. Cédric O, l’un des six cofondateurs et coactionnaires de Mistral AI, est également membre du Comité sur l’IA générative créé en septembre par la Première ministre Elisabeth Borne, qui comprend plusieurs responsables de groupes privés experts en la matière.

Sa mission est de présenter d’ici six mois «des propositions concrètes» pour adapter la «stratégie nationale» IA de la France. «C’est la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui veille à l’absence de conflits d’intérêts des anciens membres du gouvernement. Tous ici nous sommes soumis à (ses) obligations déclaratives (…) Je ne voudrais pas qu’il puisse être pensé que la position de la France sur l’IA a été dictée par des intérêts privés, en aucune manière et d’aucune sorte», a répondu le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barrot. «Ni ceux des Gafam ni ceux des autres, nous avons écouté toutes les parties prenantes comme il est d’usage et nous avons pris comme seul guide, l’intérêt général», a-t-il ajouté.

Contacté, Cédric O s’est contenté de répondre qu’il «respecte toutes les obligations demandées par la HAPTV». Cette instance avait interdit fin 2022 à Cédric O de rejoindre le conseil d’administration d’Atos, en raison des subventions reçues par l’entreprise quand il était secrétaire d’État.

L’Union européenne s’est accordée début décembre sur une législation inédite au niveau mondial pour réguler l’intelligence artificielle, qui est censée favoriser l’innovation en Europe tout en limitant les possibles dérives de cette technologie. Paris avait fait pression pour un texte favorable à l’innovation et aux start-up européennes, dont Mistral AI, devenue l’une des championnes du secteur en Europe grâce à une levée de fonds de 385 millions début décembre.