LCI/BFM TV : le Conseil d’Etat rendra sa décision «dans les prochains jours»

261

Le Conseil d’Etat rendra sa décision «dans les tout prochains jours» sur le recours en référé du groupe NextRadioTV (BFMTV) pour bloquer le passage en gratuit de sa rivale LCI (groupe TF1), a annoncé vendredi le juge Alain Ménéménis en audience publique. L’avocat de NextRadioTV a annoncé en fin d’audience que le groupe avait aussi déposé une plainte à Bruxelles pour «aide d’Etat»,affirmant que les conditions d’attribution d’une fréquence hertzienne publique à LCI étaient «scrutées de très près par la Commission européenne». Ce «référé suspension», une procédure d’urgence, vise à geler la décision du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) qui, en décembre, a autorisé la chaîne d’info du groupe TF1 à passer sur la TNT gratuite. Dans les mois qui viennent, «au plus tard cet automne», le Conseil d’Etat examinera le recours en annulation sur le fond également déposé par NextRadioTV. S’agissant du référé, le Conseil ne décidera une suspension de la gratuité de LCI qu’en cas de «situation d’urgence» et de «doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée». Au cours de l’audience, les deux groupes ont à nouveau plaidé leur cause, chacun des deux affirmant que leur chaîne était en danger immédiat : TF1 a averti que LCI fermerait si elle restait payante, et NextRadioTV a assuré que BFMTV risquait de basculer dans le rouge rapidement face à l’arrivée d’une nouvelle rivale gratuite. Si LCI ne passe pas en gratuit «ce qui sera irréversible est la disparition de LCI», a lancé l’avocat de TF1, rappelant que la chaine coûtait actuellement «3 millions par mois soit 80.000 EUR par jour de pertes». «BFMTV a réalisé un résultat net de 10 millions d’euros en 2015, il sera divisé par deux en 2016» si LCI arrive en gratuit, a rétorqué Alain Weill, patron de NextRadioTV.NextRadioTV a aussi accusé le CSA de ne pas avoir analysé l’impact de l’arrivée de la future chaine d’info publique sur la TNT gratuite — une arrivée en hertzien «qui m’a été confirmée par le gouvernement», a même précisé Alain Weill.