Le Royaume-Uni et la France accueillent à Londres une conférence franco-britannique pour réguler l’usage des outils de cyberattaque

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Le Royaume-Uni et la France accueillaient mardi à Londres les représentants d’une trentaine de pays et de grandes entreprises pour une conférence visant à lutter contre la prolifération et l’utilisation «malveillante» d’outils de cyberattaque. Des géants de la tech comme Apple, Google, Microsoft ou de l’armement comme le britannique BAE Systems étaient attendus à cet évènement organisé sur deux jours, a indiqué le gouvernement britannique dans un communiqué.

Cette initiative conjointe de Paris et Londres part du constat qu’outre les menaces identifiées dans le cyberespace venues d’acteurs étatiques, de groupes criminels et d’activistes, s’est ajoutée progressivement une menace venant du secteur privé légal. Selon le National Cyber Security Centre britannique (NCSC), le marché des outils commerciaux de cyber-intrusions, de type logiciels espions, est en plein essor et double tous les dix ans. Face à cette explosion, les participants «discuteront pour la première fois d’une action commune» pour mieux encadrer l’usage de ces outils, qui peuvent menacer «la sécurité internationale, les droits de l’homme et la stabilité du cyberespace», soulignait le gouvernement britannique dans un communiqué. Ils se sont penchés aussi sur l’usage qu’en font les pirates professionnels, qui les utilisent au bénéfice d’Etats hostiles ou pour des actions d’espionnage industriel. L’objectif n’est pas d’interdire ces outils, qui peuvent également servir à assurer la sécurité nationale, mais plutôt de lutter contre leur détournement à des fins criminelles, est-il précisé. «Lorsque ces outils sont utilisés à des fins malveillantes, les pirates peuvent accéder aux appareils des victimes, écouter les appels, obtenir des photos et activer à distance une caméra et un micro», détaille le gouvernement britannique. «Il est essentiel de travailler avec des partenaires partageant les mêmes idées pour s’attaquer à un problème qui dépasse les frontières», a abondé le vice-premier ministre du Royaume-Uni, Oliver Dowden. Les Etats et entreprises prenant part à la conférence devaient signer une déclaration baptisée «processus de Pall Mall», dans laquelle ils s’engagent à agir conjointement et à se réunir à nouveau sur le sujet en 2025 à Paris.