Les blockbusters hollywoodiens se sont taillé la part du lion en France en 2015

337
Mon défi fou cinéma

Les blockbusters hollywoodiens se sont taillé la part du lion au cinéma en France en 2015, tirés par «Star Wars», «Les Minions» et «Jurassic World», atteignant leur plus grand nombre d’entrées depuis 1958, au détriment des films français. Après un cru 2014 particulièrement bon -au 2eme plus haut niveau depuis 1967 avec 208,97 millions d’entrées-, la fréquentation dans les salles a atteint 206,06 millions d’entrées en 2015, selon les chiffres du Centre national du cinéma (CNC) publiés jeudi. C’est une légère baisse de 1,4% sur un an. Cependant, «pour la 2ème année consécutive, les salles attirent plus de 200 millions de spectateurs, et c’est un signe fort de vitalité», s’est félicitée la présidente du CNC Frédérique Bredin. Ce résultat est aussi au-dessus du niveau moyen des dix dernières années (199,58 millions), alors que la fréquentation des salles en France reste la plus élevée d’Europe. Pour le seul mois de décembre, pendant lequel est sorti le dernier «Star Wars», la fréquentation a atteint 24,94 millions d’entrées, soit une hausse de 13% par rapport à décembre 2014. C’est le 2ème mois le plus fort depuis 35 ans, derrière décembre 2011 (25,3 millions), qui avait été porté par le succès d’»Intouchables». Les bons résultats de l’année ont été surtout dûs à la performance des films américains. Ils ont cumulé à eux seuls 112,24 millions d’entrées, soit leur plus haut niveau depuis 1958 (112,90 millions). Leur part de marché s’est élevée à 54,5%, bien au-dessus des 45,4% de 2014. «Il y a eu pour les films américains la concordance de quelques gros succès, comme «Star Wars» et de beaucoup de franchises, parfois très anciennes», qui «s’appuient sur des marques connues», a commenté Benoît Danard, directeur des études du CNC. Parmi les dix films les plus vus cette année, huit sont américains, dont le trio de tête: «Star Wars: Le Réveil de la Force», qui a déjà atteint plus de 6,8 millions d’entrées deux semaines seulement après sa sortie, «Les Minions» (6,4 millions) et «Jurassic World» (5,1 millions). Arrivent ensuite le dernier James Bond, «007 Spectre», «Fast and Furious 7» et le film d’animation de Pixar «Vice-Versa». Le premier film français, la comédie «Les Nouvelles aventures d’Aladin» avec Kev Adams, n’apparaît qu’en 7ème position avec 4,4 millions d’entrées. Le 2nd, «Les Profs 2», toujours avec Kev Adams, arrive 10ème. Ces résultats pour les films français sont bien en deça de ceux de 2014, année exceptionnelle portée par le succès de «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?» (12,3 millions d’entrées), «Supercondriaque» de Dany Boon (5,3 millions) et «Lucy» de Luc Besson (5,2 millions). La part de marché des productions hexagonales est ainsi passée de 44,4% des entrées en 2014 à 35,2% cette année, en deça de la moyenne de ces dix dernières années (39,3%). En cause notamment, «une baisse du volume de production des films et des investissements en 2014, qui s’est répercutée sur les films sortis en 2015», souligne Benoît Danard, pour qui le recul des films français cette année «est purement conjoncturel». «Quand on atteint des sommets au-delà de 10 millions d’entrées, on est vraiment sur des scores exceptionnels. On a eu cette année quelques beaux succès, mais en un peu moins grand nombre qu’en 2014», relève-t-il encore. En 2016, la machine pourrait repartir avec un certain nombre de grosses comédies françaises attendues, notamment des suites comme «Les Visiteurs 3», «Camping 3» ou «Brice de Nice 3», ou encore des films aux ambitions plus artistiques comme «Chocolat» de Roschdy Zem avec Omar Sy ou «Médecin de campagne» de Thomas Lilti avec François Cluzet. «Il y a tout un tas de films qui sont en production avec de vraies ambitions, dont on peut espérer qu’ils rencontreront un très large public», estime Benoît Danard.