L’institut Montaigne propose plusieurs pistes pour faire «rayonner» l’audiovisuel

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Le secteur de l’audiovisuel français n’a pas su s’adapter au double défi de l’internationalisation et des nouveaux usages publics avec l’arrivée d’internet, selon un rapport de l’Institut Montaigne qui propose plusieurs pistes pour le faire «rayonner».

«Alors que le cinéma, le luxe et la mode participent au rayonnement de l’excellence culturelle française, notre audiovisuel peine à se faire connaître à l’international et répond insuffisamment aux attentes du public face aux évolutions rapides d’Internet et des usages», estiment les membres du groupe de travail présidé notamment par Xavier Couture, conseiller chez Orange. Le rapport préconise donc de mettre en place une réglementation «qui libère la prise de risque», alors que le secteur audiovisuel «souffre d’une réglementation datée, qui n’encourage ni l’innovation, ni la consolidation du secteur», assure-t-il.

Pour favoriser la créativité du secteur par les soutiens publics, le rapport propose de «réallouer les aides du Centre national du cinéma (CNC) pour créer trois fonds stratégiques destinés à soutenir massivement les trois leviers de croissance de demain: le numérique, l’international et la promotion de nouveaux talents», pour un montant total de 100 millions d’euros. Il estime également qu’il faudrait «rendre éligible aux aides du CNC tous les genres audiovisuels», «assouplir la définition de l’oeuvre d’expression française», et «améliorer l’obligation d’exploitation continue» des oeuvres audiovisuelles.

Le «rayonnement de l’excellence française» passe, selon le rapport, par le rapprochement de TV France International et Ubifrance pour promouvoir les oeuvres françaises et par la formation des auteurs pour qu’ils puissent écrire en anglais. Les obligations d’indépendance de la production imposées aux diffuseurs les empêchent de détenir plus de 15% des entreprises de production, ce qui favorise la fragmentation du secteur. Faire passer ce pourcentage à un peu moins de 50% permettrait d’encourager l’investissement et de «favoriser l’émergence de champions nationaux sur la scène internationale», suggère le rapport.

Les rapporteurs regrettent que France Télévision «n’ait pas joué son rôle de locomotive de l’innovation» et jugent qu’il  faudrait un «objectif explicite de consolidation de l’industrie», et «renforcer l’objectif de diversité des oeuvres en supprimant l’objectif de diversité des producteurs».